Barack Obama en fin de lune de miel

Publié le 04 avril 2009 par Exprimeo
Le retour aux Etats-Unis intervient dans un contexte autrement plus difficile avec une nouvelle progression du chômage. Les Européens sont séduits par le charme du style. Le style Obama c'est d'abord une présence, une silhouette, un sourire. C'est un freshman destiné à exorciser les ratés de Bush et les moeurs de Washington. Il est un cocktail de nouveauté, de jeunesse et de professionnalisme. Un professionnalisme qui a donné naissance à une nouvelle génération high tech. Un professionnalisme qui repose aussi sur un pragmatisme revendiqué qui relègue les idéologies au musée, qui a installé une nouvelle administration avant tout soucieuse de " résoudre les problèmes ". Mais au-delà de cette ambiance, il y a un rendez-vous : lutter contre la précarité et contre la pauvreté liées à un volant de chômage exceptionnel. Ce rendez-vous conditionnera l'avenir de la popularité de Barack Obama dans l'opinion publique. Les Républicains ne s'y sont pas trompés. Si le "problème de l'emploi" n'est pas rapidement résolu, la crise de confiance sera vite là. C'est cette analyse qui explique le nouveau comportement des Républicains : pas de quartier ! L'opinion Américaine attend des résultats sur le front de l'emploi. La grande leçon de la popularité de Reagan a résidé d'abord dans une période quasi-plein emploi. Un plein emploi atteint y compris au prix de déficits considérables mais le plein emploi. Sous l'administration Reagan, 9 millions de nouveaux emplois ont été créés. L'inflation est tombée de 12? 4 % à moins de … 4 %. Un organisme d'études (Cabinet Seymour Lipset) a publié une analyse qui montrait que la courbe de popularité de Reagan était collée très exactement à celle des créations d'emplois. Une enquête a démontré alors que 48 % des votes étaient liés à ce retour à l'emploi. L'endettement fédéral a alors battu des records historiques (2 000 milliards de dollars). Mais tout résidait dans le niveau d'emploi. Or sur le front du chômage, tout se détériore. En mars 2009, l'économie Américaine a détruit 663 000 emplois plaçant le chômage au plus haut depuis 25 ans. Selon le décompte officiel il y a aujourd'hui plus de 13 millions de chômeurs. A ce chiffre, il faudrait ajouter plus de 5 millions de personnes à la recherche d'un emploi mais non comptabilisées et près de 10 millions contraintes de subir un travail à temps partiel contre leur gré du fait de la conjoncture économique. Sans inversion de tendance, le retour sur terre Américaine s'annonce rapidement délicat.