Deux enquêtes récentes démontrent une fois de plus que les prix alimentaires ne cessent d’augmenter alors que beaucoup de prix des cours officiels ont chuté depuis 2008.
Dans son numéro de février 2009, l’UFC Que choisir pointe les prix des viandes de bœuf, de porc et de volaille. Le constat est sans appel : sur 20 ans, les prix à la consommation de ces viandes n’ont cessé d’augmenter alors que les prix payés aux producteurs ont chuté.
En décembre 2008, le rapport d’Eric Besson met en avant les marges importantes de la grande distribution, notamment sur certains fruits et légumes et la viande de porc. Sur les seize dernières années, les prix à la consommation ont progressé de 16 % pour le rôti et de 26 % pour l’échine, alors que dans le même temps, le prix agricole du porc baissait de 30 %.
Sur les différents intermédiaires, la marge du secteur de l’abattage et des grossistes sont restées stables. Par contre, celles de la grande distribution n’ont cessées d’augmenter. La marge brute serait passée de 35 % à plus de 50 % entre 2001 et 2005. Pour le consommateur cette hausse aboutie à une augmentation de plus de 20 % les prix de détail.
En mars dernier, 60 Millions de consommateurs affirme que sur 1 430 produits de grande consommation étudiés, près de la moitié ont encore augmenté entre août 2008 et janvier 2009.
Le prix agricole des céréales a chuté de près de 51% en 2008, et celui des oléagineux de presque 38% (chiffres INSEE). Les œufs ont baissé de 12,4%, la volaille a légèrement augmenté (moins de 2%). Les fruits ont baissé de plus de 4%, les légumes d’environ 0,5% chez les producteurs. Et que dire du litre de lait, dont le prix chute depuis le second semestre 2008.
Logiquement, le consommateur devrait constater de sévères baisses de prix dans les rayons, notamment pour les produits à base de céréales et de lait. Il n’en est rien.
Ces faits ne peuvent que nous inciter autant que possible à nous tourner vers des circuits de distributions alternatifs et plus cours, permettant aux producteurs d’obtenir des prix décents en fonction du travail fourni. Il est souvent étonnant de constater que les prix en direct des producteurs est souvent compétitif par rapport aux prix de la grande distribution.