Harkis, les énigmes du devoir de mémoire.
Si le devoir de mémoire invite les harkis à se souvenir de leur passé, afin de ne pas oublier ce qu’il peut avoir de glorieux et
de sombre, il peut quelquefois tendre à mettre l’accent sur les aspects négatifs de l’histoire. Mais vaut mieux se consacrer aussi aux aspects positifs de l’histoire et permettre le devoir de
mémoire de devenir un outil fondamental pour la démocratie.
En effet, le souvenir doit se faire au nom du présent et de l’avenir au motif qu’il ne faut pas oublier certaines facettes de l’histoire. Ce que je dis là, c’est de tirer des leçons positives de l’histoire en évitant ainsi le retour au parabole qui ont pu écarter une histoire vécue de chacun et chacune. Nous devons tendre vers un avenir commun avec plus de respect des droits de l’homme et plus de tolérance.
Le devoir de mémoire est un concept essentiel, s’il est guidé par la réflexion. Au contraire, s’il est sans cesse invoqué de manière compulsive, personnel, contentieux… il peut desservir la cause qu’il prétend servir et peut se prêter à des abus. Ceci considère à dire que lucidité et vigilance permettent d’exercer un équilibre contre les comportements et les propos susceptibles de déchirer le tissu social et relationnel entre les hommes.
Les travaux d’une mission doit démontrer que le devoir de mémoire doit être produit avec discernement pour garder une efficacité morale. La problématique n’est pas de mettre les uns contre les autres, ce n’est pas d’oublier, la mémoire, l’histoire, l’oubli, mais d’être à l’écoute de ceux et celles qui ont vécu une histoire, leur histoire afin d’en élaborer une juste mémoire.
Nous devons pas tendre à la confusion qui donnerait un spectacle qui nous imposerait un trop de mémoire, un trop d’oubli. Ce que je dis là, c’est le constat pour ne rien dire de l’influence des commémorations et des abus de mémoire qui marque pas l’histoire mais l’oubli de l’histoire. L’idée d’une politique de la juste mémoire n’est tant pas une date commémorée mais l’ensemble d’une histoire qui commence et respecte un accord qui abouti à une date. A cet égard, le 19 mars n’a pas respectée ceci, à savoir qu’il a été le début d’un long cauchemar pour les harkis et d’autres. En effet, on peut dire que le 19 mars et les harkis sont devenus un couple sous tension.
Il faut noter que si les interventions des associations de harkis ou pieds-noirs ont pu donner lieu à des polémiques, il faut savoir, que ces initiatives se veulent pacifiques et sereine. La polémique sur le 19 mars ne se limite donc pas au choix de la date, mais reflète un malaise plus profond dans le rapport des harkis avec les accords d’Évian.
De fait, aujourd’hui, harkis et le 19 mars ne se confondent pas. Si la question de leur définition, de ce qui les distingue et de ce qui les rapproche, est connue mais pas close. Je considère à dire qu’il faut de une méthode historique, qui garantie plus de rationalité et d’universalité envers ceux et celles qui commémorent chacun leurs dates. Il faut rappeler qu’il n’y avait pas plusieurs France mais une France, qu’il n’y avait pas un type de français, chrétien, musulmans, juifs…mais un ensemble de français même s’il faut reconnaître qu’il y eut des abus de pouvoir de certains qui n’étaient pas forcément la grande majorité.
L’Histoire, avant tout, constitue un récit du moment présent, mais une fois les faits passés si de plus qu’il y eu préjudice, une analyse, puis une reconstruction du passé est plus que nécessaire. Aujourd’hui, les harkis demandent que l’état français reconnaissent l’abandon des harkis en Algérie. Pour autant, les harkis ne s’arrêtent pas à dresser un simple état des lieux, après quarante sept ans, ils soutiennent une thèse, celui de l’abandon en faveur de laquelle ils argumentent à travers les lois qui ont été voté.
Pour conclure, Il y a certes des domaines d’analyse plus étroits mais pas plus que l’histoire des harkis. L’impression d’une histoire particulière, une population qu’on a étudiée qu’à titre d’échantillon, qu’on a négligé de replacer sa juste histoire à sa juste valeur.
C’est pourquoi, aujourd’hui que ceux ou celles qui défendent et parfois fait de prétendre, dans une démarche d’intérêt, que l’histoire leur appartiennent ont faux. Ils sachent qu’ils n’ont pas le monopole de l’interprétation lorsqu’ils s’adressent au public, aux élus… l’histoire c’est de partager les résultats d’un travail d’ensemble au bénéfice de tous.
Là se noue l’opposition entre l’intérêt personnel et l’intérêt général qui tendent à figer une interprétation historique en lui conférant le statut de « mon histoire ». L’interprétation est par nature amovible, et surtout celle de l’histoire harkie si bien que la juste histoire n’a cessé d’être confuse, « traître » non par volonté d’un non sens mais par idéologie. Attention nous devons œuvrer à une perpétuelle remise en question de notre analyse, quand la loi, qui a vocation à être pérenne, a tendance à clore ou à border définitivement son objet, mais la loi sans une histoire juste et tel l’histoire des harkis aura la vocation à l’ouverture du n’importe quoi et à l’inachèvement et la falsification de l’histoire. Cet inachevé dans la recherche d’une vérité fuyante ne peut convenir aux harkis, au contraire elle risque de tendre à une nature austère, complexe et nuancé.