C’est peut-être après tout un simple signe des temps. Avec la crise, l’engouement, presque sans précédent, pour les grands évènements culturels, les plus énormes, ne cesse de se confirmer. C’est U2 qui propose aux parisiens un second Stade de France, Mylène Farmer qui séjourne trois jours à la Halle Tony Garnier en début d’été sans oublier notre Johnny national qui écumera les stades pour sa tournée des adieux. Jusqu’ici, me direz-vous il n’y a rien d’exceptionnel. Remarque juste. Un point pour vous. Cela étant, là où le pantagruélique, le maousse-costaud et l’énormissime interpellent notre intellect concerne ces grandes expositions qui mobilisent, non seulement les abonnés à Télérama, mais aussi les foules anonymes venant d’ailleurs et parfois de nulle part.
Avant-hier l’exposition Picasso avec son stress nocturne en forme de final pour ne pas rater l’occase, hier les 35 000 visiteurs de la collection Saint-Laurent-Bergé faisant la queue un week end entier pour ce rincer l’œil, aujourd’hui la Warholmania accompagnée des 10 000 fans du plasticien sur Face book, rendent compte d’un phénomène. Certains n’hésitent pas à le réduire à un réflexe de bobos-mondains, un truc trivial digne de panurge. Pourtant ces expositions totémiques ont au moins un avantage. Tout bêtement redonner le goût des musées à un public en voie d’élargissement qui semblait avoir perdu toute affinité avec de tels lieux. De là à penser que ce phénomène est la démonstration de la « démocratisation culturelle » tant attendue est probablement aller vite en besogne. En tout cas, dans cette affaire, il y en a un qui ne met pas de bémol dans sa musique c’est Luc Ferry. En effet n’y allant pas par quatre chemins notre éminent philosophe et ministre oublié vient de sortir la grosse Bertha grâce aux bons soins du Figaro. Il dénonce les musées, « ces supermarchés…