Point de vue. « S’il revient à Gandrange… »

PAR MARC BARTHEL, REPRÉSENTANT SYNDICAL NATIONAL CGT D’ARCELORMITTAL
« Je souhaite pour les salariés de Caterpillar que le président de la République tienne ses engagements, mais permettez-moi d’exprimer de grands doutes. Il y a un an, le chef de l’État avait promis qu’il sauverait l’aciérie ArcelorMittal de Gandrange. Hier, elle a fermé ses portes et, avec elle, un outil industriel performant fout le camp. Contrairement au discours qu’il a tenu, Nicolas Sarkozy n’a pas voulu se mêler des choix de l’entreprise, et la direction d’Arcelor a mis son veto à toute idée de vendre. Il avait aussi assuré les salariés d’un reclassement exemplaire. Or, il en reste encore 150 sur le carreau, et je ne parle pas des intérimaires qui ont disparu de la circulation, ou des emplois dans la sous-traitance qui ont été sacrifiés. Pourquoi ce qui n’a pas marché à Gandrange fonctionnerait à Grenoble pour Caterpillar ? Chez nous, la déception est grande. Il y a beaucoup d’amertume. Vous vous rendez compte, pour un salarié, quand un président de la République dit : “Je vais m’engager”, il n’y a rien de plus prometteur. Quand au bout, tout est faux, on le vit forcément très mal. Franchement, ils ne se rendent pas compte du mal qu’ils sont en train de faire. Nicolas Sarkozy a aussi promis qu’il reviendrait à Gandrange. Cette promesse-là, je lui conseillerais de ne pas la tenir car il sera reçu avec des tomates et des boulons. » Philippe MARX - Agir ! Réagir !