Magazine Beaux Arts

Metropolitan Museum of Art (2)

Par Elisabeth1

Ecole hollandaise : des Rembrandt à profusion, puis la merveille des merveilles « Le portrait d’une jeune femme à l’aiguière de Vermeer » Le Met possède 5 Vermeer, la Collection Frick, 3 autres, c’est à dire sur les 40 toiles connues du hollandais, 8 sont à New York.
Auteur de représentations intimistes de la société néerlandaise du XVIIe siècle, dans lesquelles la vie familière s’efface derrière la beauté de l’instant, Johannes Vermeer — dit Jan Vermeer ou Vermeer de Delft — a excellé dans l’art de peindre des scènes de genre, aux confortables intérieurs baignés d’une douce lumière argentée. Maître de la composition et de la représentation dans l’espace, l’artiste a en effet percé les effets de la lumière avec une délicatesse subtile et une pureté de couleur quasiment unique.
Vermeer épure progressivement jusqu’à l’extrême pour n’en retenir que la structure interne reliant harmonieusement êtres et objets au sein d’un même espace restreint baigné par la lumière naturelle.

Admirable coloriste, Jan Vermeer sait également jouer de la matière qu’il applique en points lumineux, technique qualifiée par les critiques de « pointilliste ». Associés à différents éléments comme le flou du premier plan, la rigueur de la perspective et la vision par plans, ces grains de couleur laissent penser que l’artiste fait usage de la chambre noire — ou camera obscura, système optique qui permet de projeter sur un plan l’image à retranscrire.
L’extérieur s’efface et n’est plus que suggéré par la lumière frappant la fenêtre, généralement placée à gauche ; un ou deux personnages imposants se tiennent immobiles, saisis dans un geste suspendu. Enfin, la disposition des rares objets concourt à créer l’espace, à affirmer le premier plan et à scander la succession des suivants.
Même si l’on ignore tout de Vermeer, au premier coup d’œil, l’on est happé, par ses toiles, sa lumière. J’ai découvert mon premier Vermeer à la Gemäldegalerie de Berlin « le Verre de vin (v. 1661-1662)

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La jeune fille semblant cacher un trouble, en baissant la tête et en dissimulant à moitié son visage dans le verre de vin. L’officier souriant guette le moment pour lui resservir un autre verre. Toute la lumière à travers la vitre effleure le banc, et  mêle ses reflets aux rayons ambiants plus exaltée. L’éclat, l’énergie, la finesse, la variété, l’imprévu, la bizarrerie, je ne sais quoi de rare et d’attrayant, il a tous ces dons des coloristes hardis, pour qui la lumière est une magicienne inépuisable, Vermeer crée une harmonie lumineuse, chaude et odorante, par un jeu de reflets depuis la nappe vers le visage, qui dégage une harmonie douce, intime, prémices de relations plus intimes.

Au Met « Le portrait d’une jeune femme à l’aiguière »

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La figure de la jeune femme, au modelé pure, d’allure modeste occupée à entrouvrir la fenêtre, la lumière douce se répand sur le mur, se détache nettement sur le fond dépouillé. imprègne cette aimable scène de genre et met en valeur les tons bruns et dorés du tableau, qui compte parmi les plus célèbres de l’artiste, la coiffe blanche, la robe bleue, met en valeur le corselet jaune, et donne un éclat particulier à l’aiguière et son plat  tenus par la jeune femme, ainsi qu’un coffret entrouvert sur la table recouverte de la nappe rouge présente dans beaucoup de toiles du maître.
C’est une fugue de couleurs. Chaque couleur appelle l’autre, magnifiant les liens. Le jaune du corselet souligné par une bordure bleue et jaune chatoie et magnifie le bleu. Bleu de la fenêtre, bleuissant presque la coiffe blanche, en passant par le bleu entremêlé de rouge de la nappe, pour s’achever dans le bleu du manteau sur la chaise. Vermeer crée une harmonie lumineuse, chaude et odorante, par un jeu de reflets, du corsage à l’aiguière, de la fenêtre à la coiffe, du coffret au manteau jeté sur une chaise.

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D’autres toiles voisinent avec elle, la jeune fille assise devant un virginal, la jeune fille assoupie, le portrait d’une jeune fille, la femme au luth, l’allégorie de la foi, qui mériteraient aussi que l’on en parle en détails.


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