Le G20 a été une réussite, tant sur le plan économique que diplomatique. Les liens entre les grandes nations du monde ont été incontestablement resserrés, tout ce petit monde s’entendant à merveille dans une ambiance bonne enfant, loin des ondes négatives et gauchisantes qui émanaient de l’extérieur. Si c’est la crise, il faut quand même savoir relativiser et se marrer un bon coup. Après tout, les pauvres resteront pauvres, les riches resteront riches, et les classes moyennes continueront à payer des impôts. C’est donc avec moult philosophie que ce sommet a été tenu, presque avec détachement. Image rassurante des puissants qui se bidonnent. On a envie de rire avec eux, et d’aller bosser Lundi avec le sourire en attendant l’avènement du Nouveau Monde.
C’est d’abord Nicolas Sarkozy qui a amusé la galerie, en se prêtant à un petit jeu fort sympathique proposé par la présidence chinoise : le concours de Nems. "Il en a bouffé une centaine en moins d’une minute", relate une source proche, sous le regard amusé de la délégation pékinoise. Le facétieux Hu Jintao n’a pas manqué d’ajouter un peu de piment à l’épreuve en forçant notre bon Sarkozy, la bouche, le gosier et les sinus colmatés de garniture à répéter "le Tibet est chinois, le Tibet est Chinois, le Tibet est Chinois" à plusieurs reprises, provoquant ainsi des projections de pâté impérial sur une assistance hilare.
Beau joueur, le Président Sarkozy a commandé 400 tonnes de ce produit typique en échange de 15 réacteurs nucléaires. "C’est pour nourrir les pauvres", assure un proche conseiller, "ils sont habitués à bouffer de la merde".
Michelle Obama, ensuite, qui manifestement n’est pas très habituée au protocole, a involontairement fait éclater de rire les journalistes présents lors de l’accueil officiel des chefs d’Etat par la reine d’Angleterre en lui claquant une grosse main dans le dos pas très protocolaire : "Alors, mamie, ça mixe ?". Effet comique garanti. Le Pauvre Barack ne savait plus où se mettre. Elisabeth non plus, dont l’âge canonique ne la rend pas forcément réceptive à l’humour post-victorien.
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Sylvio Berlusconi rote à la tribune du G20
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Et puis Sylvio Berlusconi, le boute-en-train des sommets internationaux, n’a pas manqué cette occasion de s’illustrer une nouvelle fois. Alors que les dirigeants se réunissaient pour une photo officielle, il cavaliere a lâché une bonne grosse caisse. Cet humour potache n’était cependant pas du goût de Sa Majesté, qui a aussitôt demandé à voix haute : "Mais pourquoi ce con est-il aussi bruyant ?". C’est qu’elle n’est pas très au fait des performances humoristiques de bon goût du Président italien, qui est toujours le premier pour faire une bonne blague. "Il avait prévu de mettre une main au cul de la reine", relate un proche conseiller, "mais Elisabeth n’appréciant pas ce genre de boutades, il s’est retenu".
C’est enfin à l’occasion de la lecture du communiqué officiel que les observateurs ont pu se taper sur la cuisse de bon cœur. Nicolas Sarkozy a non seulement coupé la chique de Gordon Brown qui est resté comme un con, mais en outre a malicieusement annoncé que les paradis fiscaux seraient blacklistés. La plaisanterie est évidemment destinée aux députés Français qui manifestement ne connaissent pas internet, et ne savent pas qu’en tapant "paradis fiscaux" dans google on en a déjà l’énumération exhaustive via wikipédia, et ce depuis une bonne dizaine d’années. A se fendre la gueule.
Bref, un G20 bidonnant dont la résultante, quoique pas très significative pour le Français moyen, est toutefois salutaire : dans un contexte de crise, quelques conneries font toujours du bien, faute de concret. On espère avoir droit à de nouvelles roucasseries pour le sommet de l’OTAN, et ça semble bien parti.