Je me demande comment deux formateurs IUFM peuvent se regarder sans rire

Faut-il supprimer les IUFM ou tenter de les réformer en profondeur ? C'est une question qui revient régulièrement.

A lire les témoignages des enseignants qui les ont connus, il semble que tout n'est pas à jeter. Il y a ici ou là quelques formateurs de qualité qui laissent un bon souvenir. Mais pas assez pour compenser tous ceux qui sont arrivés à ce poste sans avoir la moindre expérience de terrain, ni le niveau d'instruction qui leur aurait permis de former efficacement les enseignants. Les sciences de l'éducation ressemblent en partie à une vaste fumisterie qui a offert à quelques ignorants des ascensions fulgurantes dans l'échelle sociale, à partir de théories reconnues "d'inutilité publique".

Le Monde a recueilli quelques témoignages qui valent une lecture attentive même si malheureusement tout ceci commence à être bien connu. La médiocrité semble régner dans la plupart des IUFM, une médiocrité qui coûte cher à la nation et qui permet de comprendre pourquoi tant de jeunes enseignants se disent non armés pour affronter les classes qui leur sont données en début de carrière.

Extrait :

Nous étions tenus d'aller à l'IUFM deux fois par semaine. Cela donnait une furieuse impression de perdre son temps. De temps en temps, un formateur avait préparé son travail et réfléchi à la question: c'était aussi rare qu'agréable. Bien entendu, les vraies questions n'étaient jamais abordées : il fallait supporter des discours abscons sur la psychologie de "l'adolescent difficile", forcément "en souffrance". J'ai un jour entendu : "Mais enfin, si un élève de cinquième ne finit pas une rédaction, c'est qu'il a peur de la mort !" Peu de réflexion, peu de véritable didactique. Encore aujourd'hui, je me demande comment deux formateurs IUFM peuvent se regarder sans rire.

Lire : L'IUFM, ce que l'éducation nationale a de pire