Pour saluer la publication de Le Théâtre du ciel de Jean Ristat, dont un compte-rendu sera proposé dans Poezibao.(voir la présentation de ce livre sur le site)
L’O
Comme
*
L’ogre
Engoule l’océan obscur de la nuit où
Les anges comme des chauves-souris se baignent
Et leurs ailes s’engluent dans l’huile épaisse de
La ténèbre
*
L’O comme un tonneau sans fond cerclé par le ciel
Vide la sphère céleste est un trompe-l’œil
L’O
De
L’Oracle ne dit rien que l’oubli de
L’Origine
*
Une boucle à l’oreille de la pythie cOmme
Un serpent qui se mord la queue la corde du
Silence
ou
une ceinture à la taille de la terre
Retient les eaux bleues dans son ventre de madone
Obèse dessinée par giottO
*
Le puits
À la margelle ornée de lys d’argent une
Vieille femme s’incline et cherche l’image
De son amant dans le miroir glauque des
Profondeurs bascule la tête la première
Comme un seau rempli à ras bord des larmes
Amères de l’amour O le clairon de l’œil
À l’orient elle buvait à genoux l’eau fraîche
De l’éternité comme une carpe muette désormais
(...)
Jean Ristat, Le théâtre du ciel, Une lecture de Rimbaud, Gallimard, 2009, p. 73-74.
Contribution de Tristan Hordé