Beaucoup des sujets concernant les fondements de notre société ont ainsi été portés par des orateurs remarquables, des défendeurs passionnés, des représentants du peuple (élus) qui, dans le cadre de la démocratie venaient avec toute la force de leurs convictions et de leurs arguments soutenir ce qu'ils jugeaient important devant leurs pairs.
Bien-sûr sous la V ème République, ils ont été aussi critiqués, mais il me semble qu'ils restent l'un des garants de la scène politique.
Nous devrions peut-être aller plus souvent consulter des sites comme celui de l'Assemblée Nationale pour suivre comment se passent les choses et nous informer. Peine de mort, avortement, esclavage, mais aussi réforme de la Constitution, des institutions, de l'enseignement. Il est des enjeux différents mais qui tous touchent aux fondamentaux de la société - et pour cause - et renvoient à une vision et une conception de cette dernière.
Ce matin grâce à Blogasty (via Informatique mobile), j'ai ainsi été lire le compte-rendu de la séance du jeudi 2 avril, dans le calendrier des débats portants sur la loi Hadopi (adoptée, mais qui doit encore passer devant le Conseil Constitutionnel, si j'ai bien compris). Je vous conseille vivement d'aller lire un peu pour suivre comment se font les échanges.
Pour ma part, je choisi de ne citer que ceci (qui est évidemment à relire et à situer dans le contexte du débat), que l'on doit à Christian Paul (Nièvre), Membre de la commission des affaires culturelles familiales et sociales. Je le cite sans parti pris politique, mais parce que ce qu'il énonce renvoie à une notion sur laquelle je souhaite insister:
''(...) Je pense d’ailleurs que cette loi va rester dans l’histoire, mais pas forcément pour les motifs que vous espérez. Ce sera une sorte de pont-aux-ânes que l’on étudiera très longtemps dans les facultés de droit, et sans doute aussi dans les écoles d’informatique.
(...) Ce n’est qu’un exemple, parmi mille autres, des dégâts collatéraux, d’ores et déjà colossaux, que ce texte infligera à l’économie informationnelle, à l’informatique, à l’Internet, et ce pour une cause – le soutien et le financement de la création – que nous aurions pu défendre ensemble. Un vrai débat public, non limité aux seuls initiés, nous aurait permis de trouver des solutions consensuelles. Les grandes lois sur le droit d’auteur, nous le répéterons inlassablement, ont été adoptées de façon consensuelle.''
Voilà, j'insiste sur ce dernier paragraphe qui, pour moi, relie avec la tradition parlementaire et démocratique: face à cette nouvelle société numérique il faut des débats qui permettent de réexaminer et d'adapter les fondamentaux. Cela prend du temps, mais c'est sans doute ainsi que l'on peut réformer en profondeur et non, parer "au plus pressé".
Que dire... je n'aurai de cesse de le répéter, mais ma voix n'a que peu de portée. C'est pour cela que je la confie aux représentants élus. Puissent-ils ne pas passer à côté et contribuer à construire une société - à l'ère du numérique - plus accessible, libre et ouverte au plus grand nombre. Qu'il faut encadrer, guider, certes. Sur laquelle il faut réfléchir, mais en prenant le temps de la connaître, et en la pensant à long terme.
Crédit Illustration - Assemblée nationale - Bicentenaire de la naissance de Victor Hugo - Paul Nadar (1884).
Victor Hugo sur le suffrage universel: « Inébranlable point d'appui qui suffirait à un Archimède politique pour soulever le monde » - Discours à l'Assemblée nationale législative du 31 mai 1850.