Les élections professionnelles qui se sont déroulées à la SNCF la semaine passée méritent quelques commentaires. En demeurant une force majeure de l’offre syndicale, la CGT, en flirtant avec les 40%, s’impose comme incontournable. Se hissant à la deuxième place l’UNSA effectue une bonne progression de l’ordre de 4%. Quant à Sud-Rail, le meilleur ennemi du Président, il enregistre une hausse de plus de 2,5%. Pour le reste la balkanisation continue, la CFDT en dépassant les 12,5% ne bouge pour ainsi dire pas, F.O. en approchant les 8% est en progression alors que la CFTC régresse. Il convient de ne surtout pas tirer de ce scrutin des conclusions allant au-delà de la stricte SNCF mais il n’empêche que ces résultats devraient conduire celles et ceux qui se sentent concernés par le paysage syndical français à réfléchir à une situation et un contexte qui risquent d’être pesants dans les temps actuels.
L’unité syndicale qui s’est imposée lors des récentes mobilisations nationales et qui à l’ordre du jour pour les manifestations du 1er mai, mériterait quelques prolongements, au moins au plan de la réflexion. S’il convient de s’interroger sur la trajectoire du syndicat Sud qui, pour l’essentiel, prospère sur des défaites qu’il est souvent le premier à initier, pour le reste, compte tenu de la profondeur de la crise et de la modeste syndicalisation enregistrées dans le pays, il serait souhaitable que ce renouveau d’unité puisse déboucher sur un débat reposant la question de l’unification syndicale. Même si souvent les boutiques et leurs boutiquiers n’ont pas véritablement intérêt à se lancer dans une telle perspective, je ne suis pas loin de penser, car la situation l’exige, que le renouveau syndical et donc la capacité des salariés à mieux résister, ne peut que passer par une telle étape. Ne soyons pas naïfs, CGT, CFDT,…