Jean-Christophe GRANGE
"Ce sont des enfants.
Ils ont la pureté des diamants les plus parfaits.
Aucune ombre. Aucune inclusion. Aucune faille.
Mais leur pureté est celle du Mal."
Dans ce roman de Jean-ChristopheJean-Christophe Grangé, il faut ouvrir grand ses oreilles, il faut écouter les sons, les pas, les chants, les voix.
Le mystère plane cette fois-ci sur Paris ou un chef de chorale d'origine chilienne vient d'être assassiné dans l'église arménienne. Plusieurs meurtres suivent, sans lien apparent, à part le modus operandi (perforation inexplicable des tympans des victimes), des inscriptions du Miserere d'Allegri sur les lieux des crimes et de mystérieuses traces en taille 36 qui pourraient appartenir à un enfant...
L'enquête est cette fois-ci menée par deux flics comme les aime l'auteur : un peu à part, avec leurs problèmes, névroses et angoisses. Kasdan est à la retraite, mais ne peut pas vraiment décrocher, poursuivi par les démons qui le hantent, et Volo est un jeune flic toxico, rongé par son enfance sans qu'il comprenne vraiment pourquoi. Les deux compères vont mener une enquête tambour battant, dénouer les mobiles des meurtres et celui des disparitions d'enfants et le suspense vous tient à chaque page, distillé avec art par l'auteur. Un zeste de violence, des personnages tourmentés, une histoire abracadabrante mais - et à mon avis, là est tout l'art de cet auteur - dont on se demande toujours "et si c'était possible ?", un fil de l'action qui jamais ne se détend...
Miserere n'est pas à mon goût le meilleur roman de Grangé, plutôt loin derrière Le vol des cigognes (mon préféré), du fait de la fin qui m'a parut vraiment trop improbable (un état indépendant et intouchable au sein même de l'état français ?) et trop cliché (la cavalerie arrive pour sauver les deux héros bien mal en point...), mais c'est une lecture détendante, prenante qui fait passer un bon moment.
Argantel a regretté la fin, mais bien aimé l'ensemble.