Le plus remarquable, dans les résultats de ce G20 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_des_20), ce sont les questions qui n’ont pas été posées !
Et tout d’abord cette affaire des subprime, dont il semble qu’ils n’ont même pas parlé, et qui aurait pu être évitée si et si et si… Et même en 2004, quand les parlementaires démocrates (stipendiés) firent barrage à la constitution d’une commission d’enquête sur les comptes de Fannie Mae et Freddie Mac. A noter : Barack Obama était le principal avocat du principal groupe de pression défendant le RCA, Reinvestissement Community Act, et, aujourd’hui une partie de ses collaborateurs vient directement de ce panier de crabes corrompus, à commencé par son directeur de cabinet, Emanuel Rahm, nommé à la tête de Freddie Mac par Bill Clinton en 2000 (http://en.wikipedia.org/wiki/Rahm_Emanuel) Donc méfions-nous de ces hommes et de toutes leurs bonnes idées…
La grande question soigneusement évitée n’est pas là. Les subprime ne sont rien d’autre qu’un élément d’une politique sociale anti-sociale, comme la politique monétaire a été, sur une longue période une politique de destruction monétaire…
Mais l’exubérance monétaire, qui a généré l’excès des crédits, et, parmi eux les crédits pourris, n’était pas au programme du G20. Et pour cause : l’aréopage londonien était constitué de personnes, tel Sarkozy, qui, il y a peu encore, trouvaient que les instituts d’émission n’étaient pas assez laxistes !…
Il faut en effet, si on veut refonder ( ?) le capitalisme, faire en sorte qu’on revienne aux fondamentaux : le capitalisme c’est avant tout des capitaux propres, pas du crédit ! Il faut donc cesser de spolier et de voler l’épargne. Pour reconstituer une épargne abondante et réduire la part des financements par le crédit. C’est l’évidence !
Il fut un temps où les banques ne prêtaient qu’à proportion de leurs fonds propres. En moyenne, au XIXème siècle, l’encours des crédits bancaires était inférieur au double des capitaux propres des banques. Maintenant c’est vingt fois plus ! Il serait pourtant facile de faire en sorte que le recours à l’argent des banques centrales soit limité : soit par des taux d’intérêt plus élevés, qui alors ne seraient plus des taux « directeurs » ; ou, mieux encore, en supprimant les banques centrales, dont on s’est fort bien passé depuis l’origine des temps !
Évidemment si on massacreles capitalistes, pour leur volerleurs capitaux – et financer les guerres, en faisant approuver cette politique par les bénéficiaires de la « politique sociale », prétexte universel à l’interventionnisme, au dirigisme et au totalitarisme … – Il n’y a plus qu’à construire les châteaux avec des cartes à jouer que sont les créances pourries !
C’est ce qu’on appelle la « financiarisation », qui n’a rien d’une fatalité, et n’est en rien liée à la mondialisation. Elle n’est liée qu’à une solide politique anti-capitaliste, qui n’a cessé de progresser.
Heureusement, quelques grands groupes sont parvenus à échapper aux griffes des Etats et des établissements financiers, qui leur obéissent. Souvent, ils sont restés 100% privés et ne sont même pas cotés en bourse, tel Cargill http://www.cargill.com/company/glance/index.jsp, numéro un mondial de la production agricole et du commerce des matières premières, avec 160 000 salariés, 120 milliards de $ de chiffre d’affaires annuel et quatre milliards de $ de profits en 2008.
Même en France, Schlumberger ne serait plus là si son siège n’avait pas été établi à Curaçao en 1956, Michelin non plus, sans son holding financier en Suisse, et même Renault, comme L’Oréal, et beaucoup d’autres…
Donc, Wall Street, n’est pas l’Amérique, et le vrai capitalisme n’y est pour ainsi dire pas. Ce qui indique les limites de la soit disant « moralisation » du capitalisme, qui, en fait, ne concerne que les bourses et les marchés financiers, et assez peu le capitalisme pur et dur…
On ne sache pas, d’ailleurs, que les rémunérations, même faramineuses, des dirigeants des groupes « privés », posent le moindre problème à personne… (Sauf aux envieux !…)
« Le capitalisme a besoin de règles ». Oui, mais pas forcément de règles d’origine étatiques ! Une bonne politique monétaire et une sanction normale pour toute défaillance suffiraient à résoudre quasiment tous les problèmes.
La morale des affaires doit inclure la faillite, sans aucun biais, sans considération de taille, saufà modifier de façon incontrôlable, le comportement des dirigeants des entreprises concernées. La Faillite d’AIG – compagnie spécialisée dans les assurances non garanties par des capitaux suffisants – eut été dramatique. Son sauvetage le sera peut-être encore plus…
À la fin des fins, il y a la nécessité d’une bonne politique monétaire, échappant aux manipulateurs publics et acceptée par tous les agents économiques. Elle ne peut être basée que sur l’or.
Le G20 accouche aussi d’une croisade contre les paradis fiscaux. On remarquera qu’étaient rassemblés là-bas, entre eux, les responsables des enfers fiscaux…
On va tripler les ressources du FMI. M. Strauss Kahn jubile ! On va pouvoir « sauver » la Hongrie et la Grèce. Mais à quel prix ? Au prix de 750 milliards de $, ce qui n’est pas le plus cher en période de fausse monnaie. Mais surtout au prix d’effets pervers incalculables. Ce que les nouveaux philosophes qualifient d’ « alea moral » à savoir que le comportement des individus, des entreprises, des Etats est modifié, dans un sens pervers, par l’existence de tout filet de sécurité.
La non-faillite de beaucoup de banques, d’AIG, et demain de certains Etats peut bien rassurer les marchés à court terme, c’est un nouvel élément de laxisme, dans un système qui en comporte déjà trop.
Le pseudo système monétaire international estcomme un château de cartes qui s’est écroulé sur le sable. Bien sûr que quelqu’un a soufflé dessus ! Et qu’il faut le punir ! Etfaire en sortequ’il ne recommence pas !… Mais il est plus important encore de constater que le château était tout entier bâti… Avec des cartes à jouer !
On a le choix entre le reconstruire avec des cartes à jouer. C’est le plus facile mais le moins sérieux. Ou le reconstruire solidement, sur des règles et des principes reconnus par tous, efficaces et n’ayant nul besoin d’Obama et de Sarkozy. Le G20, aujourd’hui à Londres à opter sans surprise pour la première méthode.
En 1952 le meilleur économiste de tous les temps, Ludwig von Mises, ajoute une quatrième partie à son chef d’œuvre paru la première fois en 1912 : « The Theory of Money and Crédit » http://mises.org/books/tmc.pdf
Page 500 du document joint, il conclut. « Nous n’avons pas d’autre choix qu’entre deux utopies : celle de l’économie de marché, sans sabotage des gouvernements, d’un coté ; et de l’autre le totalitarisme voulant tout réglementer. Le choix de la première implique de revenir au Gold Standard ». Le choix du G20 lui tourne le dos. Il va donc dans le sens du totalitarisme…
NB
Aujourd’hui je mets en liens sur ce blog d’une part le Mises Institute http://mises.org/ et d’autre part la radio BFM http://www.radiobfm.com/, où l’on peut entendre Alain Madelin (le mardi matin), Pascal Salin (de temps à autre) et Marc de Scitivaux (le samedi)