La plaisance a le blues

Publié le 02 avril 2009 par Zappeuse

Dans les temps lointains de ma jeunesse, Renaud avait glissé dans une chanson à ciré jaune “c’est la plaisance c’est le pied”. Le pied ? ça dépend pour qui. “C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme”, et c’est le chômage qui l’achève. Pendant un temps on a vaguement cru que le secteur du luxe resterait loin de la crise. Que nenni ! La preuve par la plaisance : grand luxe des yachts sur-mesure d’une part, voiliers un peu plus grand public d’autre part.
Pour les yachts sur mesure : Couach, société du bassin d’Arcachon basée dans le port du Laros à Gujan-Mestras. Le chantier qui fabrique de magnifiques bijoux des mers plie bagage, faisant fi des 300 emplois directs et 600 emplois induits, ainsi que des investissements des collectivités locales (il y a deux ans seulement, la boutique tournait fort bien et avait sans trop de mal obtenu des pépettes des conseils général et régional pour construire une cale devant accueillir des navires de 50 mètres). C’est triste pour les salariés, pour la mer, pour la région, moins pour le boss qui flirtait un peu trop avec les paradis fiscaux, allant de l’un à l’autre en Falcon perso (à lire dans Sud-Ouest ).
Rayon voiliers : ce sont les Vendéens Bénéteau et Jeanneau qui morflent, pourtant leaders mondiaux du secteur (à tel point que nos amis des Etats-Unis, dans un chauvinisme trompé par un marketing bien ficelé, sont persuadés que Bénéteau est une boîte US). Ouest-France évoque 400 à 500 emplois supprimés chez Jeanneau. Sans parler des sous-traitants. Et vogue la galère …

Illustration : un des derniers yachts (peut-être même le dernier) sortis des chantiers Couach, immatriculé au Pirée (photo prise à Gujan-Mestras le 28 février dernier).

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