Magazine
Et alors, nous prendrons à droite et nous nous dirigerons vers les falaises. Vers l'océan. Les jambes coton de tout ce trajet que nous venons de nous farcir, de voiture en bateau, de bateau en voiture. Le coffre et les sièges seront encore pleins de ces sacs non encore rangés, la maison sera encore vide de notre présence non encore déboulée, il nous faudra faire quelques courses, ouvrir quelques compteurs, peut-être quelques radiateurs. Mais en arrivant, nous prendrons à droite. Nous nous dirigerons vers les falaises. Nous arrêterons la voiture au plus loin, ou au plus près, c'est selon. Nous descendrons. Nous nous ferons fouetter le visage, l'air marin s'engouffrera dans nos êtres, nous regarderons au loin, ce large si large, horizon XXL. Chaque seconde vaudra de l'or. Chaque seconde sera une éternité que nous nous empresserons de conserver soigneusement en nous. Car alors, nous y serons. Nous respirerons tout cela. Nous marcherons, dévalerons quelques rochers, laisserons le vent recoiffer nos coiffures défaites, qu'il pleuve ou qu'il soleil. Nous y serons. Enfin.