Magazine Cinéma
Synopsis :
Jenny est maîtresse d'école. Son petit ami et elle quittent Londres pour passer un week-end romantique au bord d'un lac.
La tranquillité du lieu est perturbée par une bande d'adolescents bruyants et agressifs qui s'installent avec leur Rottweiler juste à côté d'eux.
A bout de nerfs, ces derniers leur demandent de baisser le son de leur radio. Grosse erreur !
Critique :
Les survivals se font rares de nos jours. Enfin, pour être plus précis les BONS survivals, car les nanards foisonnent malheureusement.
Je vous avais déjà parlé du très réussi Les Ruines l’été dernier mais Eden Lake vient à mon sens l’égaler sans aucun problème.
Mis en scène par James Watkins, un illustre inconnu, Eden Lake reprend les codes classiques du genre avec un jeune couple heureux parti camper pour un week-end dans un endroit reculé, magnifique certes, mais reculé
Ce tableau idyllique va rapidement se ternir avec l’apparition d’une bande de jeunes adolescents, bruyants, violents, impolis et perturbant de fait le doux repos de nos tourtereaux. L’erreur à ne pas commettre était évidemment d’aller parlementer avec eux pour leur dire d’arrêter de brailler… Mais puisqu’il faut bien que l’histoire dérape à un moment, cet élément va être le début d’un véritable cauchemar.
Si le réalisateur préfère fait monter la pression crescendo, c’est pour mieux imposer son ambiance oppressante, une ambiance de traque à l’homme sans limite entre un couple sympathique et une bande d’enfants complètement tarés emmenés par un leader psychologiquement atteint.
Et c’est bien là la force d’Eden Lake. A la différence de beaucoup d’autres films de genre, ce ne sont pas des monstres, des faits surnaturels ou des adultes détraqués mentaux les traqueurs, mais une bande d’enfants de 14 ans ne connaissant aucune limite car essayant de s’affirmer eux-même au sein du groupe. L’effet est immédiat et permet de se projeter de façon beaucoup réaliste dans cette histoire.
Bien que la première moitié du film soit placée sous le signe de l’initiation de l’histoire, de l’introduction des différents personnages, la seconde s’oriente rapidement dans l’horreur, les enfants devenant de véritables bourreaux pour Kelly Reilly et Michael Fassbender.
L’interprétation de part et d’autre est excellente, naturelle et surtout très crédible. Alliés à une mise en scène soignée, Eden Lake se révèle dès les premiers instants très prenant. Maîtrisant les codes de ce registre, Watkins les contourne avec une plus grande aisance pour un résultat bien plus impactant et surprenant. La conclusion de ce survival forestier est à l’image du reste, sans pitié !
Bref, c’est immersif à souhait et assumé de bout en bout. Peut-être les raisons d’une maigre distribution en salles mais la preuve d’un réel engagement du réalisateur qui force immédiatement le respect.
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