Je suis allé faire des courses hier et un truc m'a sauté aux yeux, je ne m'en étais pas rendu compte auparavant, enfin pas à ce niveau. Conduire son caddie quand on fait ses courses, cela relève du ballet des petits rats de l'opéra.
Imaginez. Pour le prendre c'est déjà la sueur qui nous vient, pour l'extirper de ses semblables. Ces petites bêtes sont coriaces et bien accrochés entre elles, il faut faire un mouvement brusque en arrière en courbant l'échine. Bref, le lumbago n'est pas loin. Vient ensuite la conduite sans permis sur les surfaces extérieures et intérieures du magasin. En général, le sol n'est pas plat et il y a des faux plats devant les entrées aux portes automatiques ou à tambour dont les enseignes raffolent. C'est comme la conduite sur verglas, il faut sans cesse donner des coups de volant à droite ou à gauche pour aller en contre sens. Vous vous surprenez même à marcher, que dis-je, à rouler sur le côté comme un crabe. Alors, il faut bien faire attention de ne pas heurter un autre client qui a du mal à s'orienter avec son engin ou a entrer dans les vitres.
Le mieux c'est à la sortie, quand le caddie est bien rempli. Joie et bonheur de la lourdeur. Ce n'est plus un entrechat mais une valse à mille temps. Vous tenez bien le chariot ? Vous avez le beau Danube bleu en tête ? Et bien dansez maintenant !