De Philippe Karsenty
L’actualité de l’Affaire al Doura devient de plus en plus riche.
Après la diffusion récente par la télévision publique allemande ARD d’un reportage accablant pour France 2 (visible ici), le président de France TV a envoyé une lettre de
menaces à la chaîne allemande
Pour sa part, le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères israélien a affirmé que le reportage de l’ARD était « remarquablement documenté » (voir l’article exclusif du Jewish State).
Pour ce qui me concerne, je devais donner une conférence de presse au Centre d’Accueil de la Presse Etrangère, un organisme prestigieux qui dépend du Quai d’Orsay, afin d’y présenter les derniers développements de l’Affaire al Doura, et d’y projeter des extraits du reportage allemand.
Malheureusement, cette conférence de presse a été annulée en raison des menaces en provenance de journalistes français.
Néanmoins, je donnerai cette conférence de presse réservée aux journalistes le mardi 7 avril à 15h30 dans un lieu gardé secret (pour des raisons évidentes).
Pour y assister, merci d’envoyer vos coordonnées complètes (nom, prénom, téléphone et média représenté) à : confpresse@m-r.fr
Cette semaine, je serai à Pérouse, en Italie, pour le Festival International de Journalisme où le sujet al Doura sera débattu en présence de nombreux journalistes étrangers.
En raison des dangers que fait courir l’American Jewish Committee à de nombreuses communautés juives européennes, je viens de publier une tribune dans le Jerusalem Post qui a notamment été reprise par le prestigieux Hudson Institute.
Je vous invite à la découvrir ci-dessous en traduction française.
N’hésitez pas à laisser votre commentaire sur le site du Jerusalem Post ou à me faire part de votre avis directement par retour d’email.
La direction de l’American Jewish Committee devrait changer
The Jerusalem Post
Texte original anglais : The American Jewish Committee Deserves Better Leadership
Si une affaire aurait justifié l’intervention d’une organisation juive de stature mondiale, c’est bien l’Affaire al-Dura. Ce célèbre faux antisémite accusait des soldats israéliens d’avoir tué un jeune Palestinien à Gaza, le 30 septembre 2000. Bien que ce ne fut en fait qu’une mise en scène, ce reportage a été diffusé par France 2, la télévision publique française. Mohamed al-Dura est devenu un symbole pour les enfants musulmans. Cette image a déclenché des émeutes, du terrorisme et des violences dans tout le monde musulman. Elle a attisé la seconde Intifada. Elle a servi de prétexte à la décapitation de Daniel Pearl et a été exploitée par Oussama Ben Laden dans ses clips de recrutement, juste avant le 11 septembre 2001.
Cela fait sept ans que je me bats pour que la vérité soit reconnue, et j’ai été poursuivi en justice par France 2 pour cela.
L’American Jewish Committee est une des organisations juives les plus dynamiques.
Il aurait été parfaitement cohérent pour cette organisation de lutter à mes côtés contre cette mascarade qui déshonore les juifs du monde
entier.
Mais, avec David Harris à sa tête, cette organisation ne s’est illustrée que par son silence et son
obstruction.
David Harris est connu pour ses compétences diplomatiques, la relation chaleureuse qu’il entretient avec Nicolas Sarkozy, et pour ses contacts au plus haut niveau avec d’autres dirigeants européens. Certains se sont plaints auprès de David
Harris de l’attitude de sa représentante en France, Valérie Hoffenberg, qui n’a jamais rien fait pour combattre la mise en scène de France 2. En fait, elle s’est activée en coulisses afin de
couvrir le mensonge al-Dura et a bloqué certains de mes contacts avec des officiels français. Elle a aussi cherché à influencer certains dirigeants communautaires contre moi et a prétendu que le
faux reportage de France 2 était authentique.
David Harris était à chaque fois poli et rassurant : « Je vais regarder cela ».
En fait, rien n’a jamais changé, car Valérie Hoffenberg n’agissait pas de façon indépendante : elle appliquait fidèlement la politique de l’AJC. En raison des
actions de Valérie Hoffenberg, la représentation de l’AJC en France est devenue mon adversaire le plus nuisible.
Néanmoins, j’ai gagné mon procès contre France 2 en mai dernier.
Le refus de David Harris de lutter contre la mystification al-Dura est logique quand on le rapproche des recommandations données à l’administration Obama (ainsi
qu’à d’autres gouvernements étrangers) de participer à la "foire antisémite" de Durban II ; s’opposant ainsi même aux souhaits du gouvernement israélien. Le voilà maintenant qui s’attaque à
trois des plus ardentes avocates d’Israël - Caroline Glick, Melanie Phillips et Anne Bayefsky – qui plaident pour un boycott pur et simple de
cette manifestation.
Les allégations de David Harris quant à sa responsabilité dans le retrait des Etats-Unis de Durban II, ou des améliorations de sa résolution préparatoire – après
avoir sapé les efforts de ceux qui préconisaient un boycott – sont une nouvelle illustration de son comportement dans l’Affaire al-Dura : le double langage de l’American Jewish
Committee.
Quand la Cour d’appel française m’a relaxé, l’AJC a immédiatement émis un communiqué pour se féliciter de cette décision de justice. Mais cette déclaration n’était destinée qu’à un public américain. Quand il fut demandé à sa représentante en France de réagir en français, elle a refusé, de peur que ses propos puissent être interprétés comme des critiques du gouvernement français, qui détient et contrôle la chaîne de télévision publique française responsable du bidonnage.
En décembre 2006, l’AJC a publié un excellent rapport d’Alvin Rosenfeld : « Les juifs progressistes et le nouvel antisémitisme ». Certains ont alors demandé à l’AJC l’autorisation de traduire ce rapport en allemand.
David Harris a alors écrit à la responsable de son bureau berlinois, Deidre Berger : « Je crois que cela provoquerait une petite tempête en Allemagne si ce rapport était publié, et cela causerait plus de tort à notre image et à notre réputation dans un pays-clé. »
En d’autres termes, l’Allemagne est un « pays-clé » dans lequel M. Harris a d’importantes relations à protéger.
Je ne suis pas le seul à exprimer des inquiétudes au sujet des agissements de David Harris en Europe.
Je vous invite à lire, ci-dessous, une note que j’ai reçue, en novembre 2008, d’une personnalité influente de la communauté juive allemande, et qui confirme ma perception de l’attitude néfaste de David Harris :
« Tandis que vous avez eu des problèmes avec la représentation de l’AJC à Paris, l’AJC de Berlin pose aussi des problèmes. Cela n’est pas dû au hasard, car la politique de l’AJC est appuyée par David Harris. L’AJC veut être la première des organisations juives pour ce qui concerne les contacts avec les gouvernements européens. C’est pour cela qu’ils essayent de bien s’entendre avec les establishments des différents pays…
Ils travaillent ainsi contre, voire sabotent les autres organisations juives ou non, qui luttent activement contre l’antisémitisme et l’antisionisme. En somme, l’AJC pratique l’apaisement vis-à-vis des gouvernements et des élites européennes qui apprécient grandement la certification "cashère" ainsi donnée par l’AJC qui, de fait, travaille contre les intérêts des communautés juives européennes. »
L’antisémitisme explose dans le monde entier et les ennemis de l’Etat d’Israël n’ont jamais été aussi puissants. La conférence de Durban II est une manifestation destinée à offrir une légitimité à cette haine, notamment alimentée par la fausse mort de Mohamed al-Dura qui est devenue l’icône exemplaire des "atrocités" israéliennes. Sans surprise, l’horrible image de la fausse mort de Mohamed al-Dura était déjà partout à Durban I.
L’AJC attire ses donateurs en prétendant défendre les communautés juives, alors qu’en fait, avec David Harris à sa tête, cette organisation les met en danger.
© Philippe Karsenty