On le savait depuis quelques temps, la crise n'allait pas épargner le secteur nautique et les chantiers. En effet, le dernier salon nautique de Paris, malgré une fréquentation en hausse avait vu pas mal de chantiers proposer leurs bateaux avec des remises hallucinantes allant jusqu'à -40% , gommant ainsi les effets de la crise ! Mais depuis janvier les mauvaises nouvelles s'accumulent et les gros chantiers avec des stocks sont les plus exposés à cette crise. Pour preuve, les deux annonces tombées ce matin : Bénéteau prépare un plan social et Guy Couach placé en redressement Judiciaire.
Du coté de Bénéteau : La direction du groupe vendéen travaille actuellement sur un projet de plan social. Dès janvier, 2000 salariés de Bénéteau et 1 500 de Jeanneau ont été mis en chômage partiel. Cette mesure n’a visiblement pas suffi. Les réductions d’effectifs seraient de l’ordre de 700 à 800 postes sur les 3940 des chantiers Bénéteau et Jeanneau. Depuis janvier, les ventes sont en chute de 50 % en France par rapport à la même période de 2008. Après avoir dépassé le milliard d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, le groupe vendéen ne pense pas faire mieux que 646 à 742 millions d’euros cette année : soit une chute de 30 à 40 %.
Du coté de Guy Couach : Le constructeur français a été placé hier en redressement judiciaire. Les juges ont décidé d’une période d’observation de 6 mois. Lundi, 290 des 300 salariés du groupe ont été placés en chômage technique pour un mois. Ces yachts de grand luxe, sur mesure, d’une valeur moyenne de 10 millions d’euros, s’adressent à un cercle restreint de clients fortunés mais dont les ressources ne sont plus illimitées. Pour l’entreprise, qui réalise chiffre d’affaires annuel de 80 millions d’euros, la défection d’un seul client prend des allures de catastrophe. Et quand le délai de production est de 3 ans, on comprend que les clients puissent avoir peur de signer un bon de commande en se demandant si l'entreprise sera encore là.
A suivre...