Ressurgissent les sourires.
Je me souviens d'avril 2007, de mon arrivée sur la ligne 3. La différence de clientèle avec la ligne 2 m'avait frappée. La condition sociale, plus "employé de bureau" et jeune cadre dynamique que sur la 2. Très "trentenaire" aussi, surtout en nuit. Mais surtout les sourires. Toujours à courir mais en souriant avec force grands gestes comme des coucous. Phénomène élections présidentielles? Le monde allait changer? Je ne sais pas, je ne les ai pas connus avant. J'étais juste arrivée en cette période précise.
Puis les gens sont devenus plus tristes, plus amers. Ou moins souriants. Bien moins souriants. Et exigeants. Toujours à courir et ne plus pouvoir supporter qu'un métro ne les attendent pas, eux, personnellement, qui arrivent sur le quai. Pourquoi les autres et pas eux? Pourquoi cette enfoirée de conductrice ferme-t-elle les portes alors que je suis là, qu'elle me voit arriver et qu'elle n'est pas à 30 secondes près, que tous ces gens dans le train ne sont pas à trente secondes près. Comment peut-on vivre ainsi, de toute façon? Mais moi, c'est pas pareil, je suis pressé, moi.
Peut-être est-ce moi qui ressens certaines vibrations au gré de mes humeurs. L'interprétation en est faussée. Ou y a-t-il vraiment eu changement de comportement? Ma vision est trop subjective...
Toujours est-il qu'hier ont refleuri les sourires. Le soleil ou le premier avril? Un air de blagues bon enfant planait, une ambiance plus décontractée, moins guindée.
J'aimerais que le soleil d'un premier avril dure toute l'année.