Tout le monde vous parle de crise... et vous sape le moral par la même occasion.
Plutôt que de regarder les infos le soir, dans a maison Trésors Lingons, on se détend avec Groland en streaming et il y a quelques jours, cette explication sur le commerce de proximité nous a sauvé la journée:
A prendre au second degré, bien sûr, mais la vidéo réveille en moi des souvenirs du temps où j'étais en stage dans une exploitation de maraichage biologique. Les salades étaient achetées par un grossiste à 40cts d'euros pour être revendues près d'1.50€, 30 kilomètres plus loin... Et les économistes qui osent parler de "marché vertueux": en théorie, chaque intermédiaire n'applique à son prix d'achat qu'un pourcentage qui correspond à ses charges pour obtenir son prix de vente... C'est la démarche que nous pratiquons, tout comme la plupart de nos producteurs, mais je serrais curieuse de connaitre la part du marché qui suit ces principes...
Mais en ces temps de crise (oui, je m'y mets aussi, mais c'est pour la bonne cause), plutôt que de nous plaindre du manque de pouvoir d'achat, si nous commencions à réfléchir à ce qu'il en est vraiment? Parce que notre pouvoir d'achat, il faut peut-être le considérer comme le pouvoir de choisir ce qu'on achète et à qui, plutôt que comme la possibilité d'acheter tout et n'importe quoi en grandes quantités...
Un exemple de non-réflexion complètement aberrant et totalement ovin (vous savez, comme les moutons de Panurge!) m'a été rapporté par un de nos producteurs, présent au Salon de l'Agriculture en 2009. A proximité de son stand, deux stands de bière et deux stands de sandwichs. D'un côté les industriels de l'alimentation et de l'autre côté des producteurs fermiers ou artisanaux. Chez les uns, le sandwich au pain industriel et la bière produite par milliers d'hectolitres revenaient à 8.50€ et 3.50€, chez les autres, le sandwich au pain bio complet et au foie gras (rien que ça!) et la bière artisanale non filtrée et refermentée en bouteilles à 4€ et 2.50€... Je vous laisse deviner chez qui la queue était la plus longue. Les gens n'ont plus d'argent, c'est bien connu, alors ils sont allés faire la queue chez ... les industriels! La force de l'habitude sans doute... Mais quand même, au Salon de l'Agriculture... ça c'est un coup à me déprimer pour l'année, bien plus que cette crise qui est plus dans nos têtes, grâce aux médias, que dans nos portes-feuilles, à part pour les malheureux qui sont dans la branche automobile et consorts...
Mais avec Pacques qui approche, je préfère me projeter au moment du repas, qui sera traditionnel:
Duo de canard en entrée, avec la première salade de l'année,
Agneau au citron confit accompagné d'un petit Meursault (bientôt en ligne, si vous êtes pressés, contactez nous pour en savoir plus sur les nouveaux vins que nous venons de rentrer!)
et en dessert, sans doute une mousse de cassis réalisée avec le sirop des Cassis d'Alice...
Quel métier ! ;-)