Drame - 1h55Sortie salles France - 18 mars 2009
A São Paulo, Brésil, dans un quartier populaire, une famille qui gravite autour de Cleusa, la mère, ses quatre fils de pères différents autour d'elle... L'aîné, Denis, est père mais galère de boulot en boulot pour assumer un tant soit peu son rôle familial, est à deux doigts de flancher dans la délinquance de cette ville aux mille tentations, Dinho pense avoir trouvé sa voie dans la religion, au sein d'une des églises évangélistes qui fleurissent au Brésil, Dario rêve et persévère pour devenir footballeur, mais à 18 ans, il a dépassé la DLUO pour les recrutements en club, et Reginaldo, le benjamin, à la couleur bien plus foncé que ses frères, a peur d'être le canard boiteux, celui qu'on aime moins... Il pense inlassablement à son père, le recherche, et masque sa sensibilité par une maturité et une repartie assurées. Tout n'est pas simple tous les jours, Cleusa a souvent de quoi être inquiète, d'autant qu'elle est à nouveau enceinte... ce qui ne l'empêche guère de continuer de boire et de fumer...Comme des êtres à la dérive qui rechercheraient malgré eux à redresser la barre, les 4 garçons, coûte que coûte, garde leurs buts en tête, cherchent à leur vie un sens qu'ils ne trouvent pas forcément dans leur famille proche. Ils se cherchent une place dans ce pays qui ne les attend pas. Identité, estime de soi, fierté. Un film humain qui voit cette famille traverser des drames, et ces jeunes hommes ne pas capituler...
Une famille brésilienne est un film "réaliste-social", comme un Ken Loach brésilien, Walter Salles nous plonge dans le quotidien contemporain d'une famille "moyenne", d'une mère femme de ménage qui a élevé ses garçons seule.
Et la fin du film est comme une fenêtre ouverte sur l'avenir, leurs avenirs qui s'éloignent de la vie bouchée qui semblait devoir être la leur. Comme s'ils prenaient leur envol, l'un en conduisant enfin un bus comme son père, l'un en laissant derrière lui la voiture et l'homme qu'il vient de braquer, le troisième en étant enfin repéré pour ses talents footballistiques, et le dernier en décidant de s'écouter lui-même. Tout peut enfin mieux tourner pour eux... ou pas.
L'avis de Kilucru - Les Irréductibles