COCO (Gad Elmaleh) Vs CYPRIEN (Elie Semoun)

***   GRAND ECRAN   ***

COCO (Gad Elmaleh) Vs CYPRIEN (Elie Semoun)




Si vous aimez bien ces comédies à la française, qui reposent sur les frêles épaules de comiques en manque d’inspiration, et qui se contentent d’étaler sur une heure et demie les sketchs et les personnages qui ont fait leur gloire sur scène, alors la période est propice pour vous. Deux gros nanards vous attendent à bras ouverts, dans une incroyable compétition pour savoir qui fera pire que l’autre. Encore qu’il faut être honnête, la médaille du pire cauchemar cinématographique revient sans contestation possible à Gad Elmaleh pour son pitoyable COCO. Ce dernier, censé incarner le héros bling-bling d’obédiance juive, prépare la Bar Mitsva ( en gros une communion ) la plus époustouflante possible, la plus grandiloquente, pour l’amour de son fils et son amour propre aussi, tant qu’on y est. Coco, c’est un des personnages fétiches de Gad sur les planches, et le passage au grand écran a tout de la mauvaise blague qui ne fera rire que lui ( et un public complaisant, limite décérébré ). Tout est imbuvable, de la voix insupportable de notre play boy de pacotille, aux gags éculés et à l’humour moisi. Gad en fait des couches, en fait de trop, tire la couverture à lui et à lui seul, pour un long one man show qui tourne très vite à la torture mentale. Un film que personne n’aurait osé infliger à son prochain, même à Guantanamo. L’auteur a-t-il voulu faire dans le sixième degré ? Le neuvième ? Le trentième ? A-t-il simplement pensé être drôle, l’espace d’un instant, et ne s’est-il pas rendu compte au montage de la crétinerie totale qui se dégage de chacune de ses scènes et de ses répliques ? Palme d’or du comique minable, à l’unanimité. (2/10)

Pas loin derrière, c’est Elie Semoun qui s’y colle. Son personnage fétiche à lui, c’est le nerd aux lunettes à triple foyer, spécialiste des choses de l’informatique mais pas franchement doué avec les filles ( et pour cause…) et à la recherche perpétuelle d’une blonde à forte poitrine, probablement pour parler antivirus ou pare-feu. CYPRIEN est un cas d’école qui découvre un déodorant magique, qui lui confère tous les attributs qu’il a toujours désiré avoir ; à savoir devenir irrésistible avec le genre féminin. Pourquoi, comment, on passe sur le coté crédible ou simplement compréhensible, et on regrettera fort que dès l’instant où la métamorphose opère, le film devient d’un banal, d’un plat, qui est tout de même un comble pour une comédie. Tout juste soulignera t’on de bons petits seconds rôles, et un Elie Semoun toujours aussi désopilant quand le « vrai » Cyprien est en action. Mais essayez donc d’étirer à l’infini une simple gomme à mâcher, aussi bonne soit-elle, elle finira toujours pas se rompre. Entre sketch hilarant et film sans envergure, Elie a opté cette fois pour la seconde hypothèse, et nous sommes en droit de ne pas adhérer. Le type même de truc qu’on est bien content de voir en période de fête ( genre printemps du cinéma ) quand le prix de la place limite fortement les regrets. ( A noter que même à un euro, le premier film cité reste une arnaque indicible ). 5/10