L'indicateur d'activité pour le secteur manufacturier aux USA mesuré par l'indice ISM qui repose sur une enquête réalisée auprès de directeurs d'achat est ressorti en hausse pour le 3
ème mois consécutif mais toujours à un faible niveau.
A 36,3 on retrouve presque le niveau des 36,6 de novembre dernier et les nouvelles commandes repassent à 41,2 après 33,2 en février et bien au-dessus du très faible 23,1 atteint en
décembre 2008. La composante de l'emploi se redresse très légèrement à 28,1 contre 26,1. L'export également est au plus haut depuis décembre et les prix payés repassent les '30' à 31 contre 18 en
décembre.
C'est indéniablement la bonne nouvelle du jour qui aura permis au CAC 40 de se 'désembourber' suite à la difficile séance de lundi
passant de 2 750 à 2 840 points très rapidement à la suite de la parution. Paris termine en hausse de + 1,15 % à 2 839,61 points et referme le gap ouvert en début de semaine.
Cette donnée habituellement centrale pour le marché aura à nouveau été décisive (au moins sur la séance) car elle annule complètement l'impulsion baissière qu'avait initié un peu plus
tôt l'enquête ADP sur l'emploi, venue doucher en début d'après-midi les volontés de repasser en territoire positif. ADP indique en effet que 742 000 destructions d'emploi ont eu lieu en mars
après 706 000 en février et au-delà des 635 000 anticipées.
L'ISM manufacturier s'aidait également de 2 autres statistiques qui ont soutenu la tendance :
- les promesses de ventes dans l'immobilier ressortent en progression de + 2,1 % sur un mois après une chute de - 7,7 % en janvier, selon l'association nationale des agents immobiliers (NAR)
- les dépenses de construction sont toujours en déclin mais proches de l'équilibre à - 0,9 % en février contre - 1,9 % anticipés et après - 3,5 % en janvier, - 3,1 % en décembre et - 3,5 % en
novembre. Le 'dur' hiver semble bien derrière nous.
Cependant comme déjà signalé à plusieurs reprises, en glissement annuel, il convient de bien garder à l'esprit que cette très relative stabilisation concerne le secteur résidentiel qui corrige sa
hausse depuis 2006/2007. Par contre l'investissement non résidentiel (bureaux, entrepôts, boutiques, hangars, centres commerciaux etc..) confirme la tendance que nous évoquions précédemment en
lien avec la décélération de l'activité générale. Une 'seconde' crise de l'immobilier est en marche depuis le printemps dernier et les prochains mois semblent s'annoncer assez durement sur ce
segment (courbe orange)
Le graphe suivant vous montrera non plus en variation annuelle mais en volumes le différentiel d'évolution
particulièrement prononcé qui s'est mis en place depuis le tournant du siècle avec l'immobilier non résidentiel qui suit grosso modo le cycle économique et d'autre part l'immobilier résidentiel
dont les dépenses se sont envolées à partir de 2002/2003 grâce à des taux d'intérêts extrêmement faibles, des 'pratiques' en matière de prêts immobiliers que vous connaissez le tout porté
par un mouvement de foule et de mimétisme dans la population qui voulait 'faire de l'immobilier' à tout prix qui s'est gonflé jusqu'à atteindre le stade d'une 'bulle' puis a
éclaté fort logiquement : dépenses de constructions privées aux USA depuis 1993 par secteur
Le Dow Jones gagne + 2,01 % à 7 7761,60 points sur ces nouvelles et moins endommagé psychologiquement par GM dont la faillite potentielle, dans le cas où elle devait se produire, semble plus
rimer plus avec restructuration dure mais ordonnée. Renault et Peugeot figurent à l'inverse en tête du jour à Paris grâce à de très bons scores de ventes récents.
Demain, le marché sera 'baigné' par l'ambiance du 2nd G-20 de l'histoire qui vient de débuter à Londres avec l'ensemble des chefs d'Etat et par l'annonce de la décision de la BCE à 13h45 d'une
très probable baisse de ses taux directeurs de 1,5 à 1 %.
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