Je viens de parcourir la première page du NOUVEL OBSERVATEUR dans sa version internet.
En tête, légèrement sur la droite on trouve ça :
Le caractère « informatif » de cet encadré me laisse perplexe.
Quel intérêt ?
Quelle démarche journalistique ?
Quelle finalité ?
Que peut rechercher en effet un journal dit d’information en demandant à ses lecteurs s’ils « croient » ou s’ils « ne croient pas » les accusations contre Bernard Kouchner ?
Que peuvent en savoir les lecteurs qui ne disposent par eux-mêmes d’aucune source d’information autre que la presse ? Tout au plus, comme le suggère la question, ils peuvent donner leur sentiment. C’est de là précisément que vient le danger car cela valide et quelque part justifie, au travers d’un organe de presse, l’expression d’un simple ressenti et ce, quelles que soient les mobiles de ce ressenti.
On notera d’ailleurs que les journalistes eux-mêmes n’en savent pas plus que leurs lecteurs ; tout au plus ont-ils lu en y ajoutant force commentaires le livre de Pierre PEAN à l’origine du buzz.
La démarche journalistique ?
Elle est évidente : connaître la sensibilité du public sur cette information afin de lui « vendre » une couverture du fait divers qui colle à ce qu’il croit et à ce qu’il veut en entendre ou en lire.
Et tout ça dans quel but ?
Caresser le lecteur dans le sens du poil en le flattant et en lui fournissant l’info qu’il veut. On est donc loin de l’information objective et du sacro-saint « devoir d’informer ». On est plus proche par contre d’une démarche commerciale en tous point semblable aux enquêtes marketing réalisées par les industriels de l’agro-alimentaire préalablement au lancement d’un nouveau yaourt ou d’un nouveau fromage allégé.
Faut-il s’en étonner ?
Non bien sûr ! Le NOUVEL OBSERVATEUR fait partie du groupe Claude PERDRIEL, ancien dirigeant de la FNAC, qui comprend aussi le magazine « CHALLENGES » et « SCIENCE ET AVENIR ». Son but, comme tous les autres médias c’est de faire des bénéfices.