Paris mon amour

Aujourd'hui on m'a raconté qu'il y a de la vie ailleurs. Avec des mots qui ont activé mon neurone à 1 heure du matin et notamment "ici y'a pas l'obssession du fric comme à Paris". Pour l'annecdote, la personne qui me dit ça fait partie de celles qui ont plus que largement motivé mon arrivée à Paris il y a (my god !) 9 ans déjà.

Paris est sûrement la plus belle ville du monde, mais c'est aussi une ville dure, où pour se sentir bien il faut appartenir à une élite, qui gagne bien, sors bien, voyage bien, s'habille bien... A Paris, nous sommes jugés, toisés dans le métro, dédaignés dans la rue si nous sommes différents. La pression sociale liée à l'argent est immense, j'en veux pour preuve mon chômage qui pour certain(e)s est tabou, mais aussi les regards qu'on me jette quand j'explique que j'ai envie de réflechir avant de retravailler, éventuellement de reprendre des études.
A Paris, il faut entrer dans le rang, marcher droit et s'habiller Prada. C'est ce qui me fatigue le plus dans cette ville, avec l'absence de créativité (je ne parle pas de jouer à Valérie Damidot dans son loft of course) et l'absence de conscience environementale (alors que nous avons tout ce qu'il faut sous la main).
A Paris, quand vous avez la chance de rencontrer de nouvelles personnes, les premiers échanges sont dans immanquablement destinés à évaluer votre pouvoir d'achat : appartement, emploi, mode de vie, vêtements. Plus rarement on vous demandera quelles sont vos passions, quelle est votre philosophie de la vie ou tout simplement si vous êtes heureux.

Cette personne qui me parle de l'Allemagne, de Berlin très exactement, me parle d'une ville ouverte, bohême, artiste, humaine, écolo... La vérité est-elle ailleurs ?

Qu'on ne se méprenne pas, entre Paris et moi il y n'y a pas de rage, et je ne serai plus là au bout de 10 ans, si il n'y avait que la fric-freak attitude et pas une once d'amour. Par ailleurs ce serait hypocrite de prétendre que je n'aime pas Paris, et que, par définition, je ne suis pas un peu comme ça...

Spéciale dédicace à tous mes amis expatriés aux quatre coins de la planète, qui ont fuit Paris plus ou moins récemment. Et merci pour ses conseils avisés à celui qui m'a donné envie d'aller visiter Berlin.