Pour répondre vite, il nous suffit de connecter le problème avec notre bibliothèque mentale Yakafokon qui nous ouvre alors automatiquement les solutions possibles (renseignées grâce à votre expérience).
Nous faisons tous des raccourcis qui fonctionnent dans 80% des cas alors pourquoi s'en priver ?
Le problème avec les raccourcis c'est qu'ils sont pratiques et leur automatisme finit par nous faire oublier un précepte simple : écoutons-nous ou regardons-nous vraiment le problème ?
Le Docteur Jerôme Groopman, qui tient une Chaire à la Harvard Medical School, a étudié en profondeur l'utilisation des raccourcis pour faire un diagnostic médical. Cette idée lui est venue à la suite d'un problème de santé qu'il a lui-même rencontré. Après avoir développé une douleur persistante dans sa main droite, il a consulté les 6 meilleurs chirurgiens. Parmi ceux-ci, 4 ont formulé des diagnostics différents.
Le bon diagnostic a été établi par le seul spécialiste qui a regardé sa main gauche.
Il a, depuis, retranscrit son étude dans un livre "How Doctors think". 3 conclusions essentielles en ressortent :
- Dans 25% des cas, il y a erreur de diagnostic. Ces erreurs conduisent pour la moitié à une grave maladie du patient ou à la mort de celui-ci.
- Ces erreurs de diagnostic pourraient, à première vue, être imputées à la pression que subissent les médecins (charge de travail etc...) mais selon lui elle proviennent clairement d'une erreur de raisonnement dû à un raccourci.
- Un médecin met 18 secondes à se faire son diagnostic et il en oublie d'écouter vraiment son patient.
Votre connaissance approfondie d'un marché est à la fois votre meilleur atout et votre pire ennemi. Parce que ces réflexes vous empêchent de voir vraiment ce qui évolue dans votre marché, ou d'envisager de nouvelles réponses peut-être plus pertinentes ou innovantes.
Votre marché ressemble aujourd'hui à ce petit carré vert ? Qui vous dit qu'en réalité il ne ressemble pas à celui de droite ? Ce sont effectivement les mêmes carrés mais la vision n'est pas la même, ni les réponses qu'il faudra apporter.
Et si on prenait le temps de regarder ?