Un matin, mes pieds se réveillèrent furieux. La nuit leur avait porté conseil et ils enragèrent de voir que, bénéficiant d’un avantage de situation non-négligeable, celui de la pesanteur, ils ne profitaient pas autant qu’ils l’auraient voulu de davantage des nutriments véhiculés par le sang, que mon coeur distribuait équitablement, c’est à dire conformément à leurs besoins, à l’ensemble de mes organes.
Mon trou du cul, que sa position anatomique obligeait à toujours regarder mes pieds, fit alliance avec eux. Il fit campagne sur la réhabilitation du travail des pieds, l’insécurité accrue dans leurs pérégrinations, les consommations indûes du cerveau et de mes appareils respiratoire, digestif et sanguin. Il annonça qu’avec lui, chacun pourrait se goinfrer à satiété et autres billevesées… et parvint à obscurcir la réalité des enjeux.
Mon cerveau, du fait d’une trop longue abstinence en alcool et en discussions conviviales dûe à une prise d’antibiotiques, céda; il accepta la dérégulation des re-distributions.
C’est ainsi que mes pieds et mon cul devinrent peu à peu obèses, alors que mon cerveau se rabougrissait progressivement, entraînant dans l’anémie mes yeux, mes oreilles, mes mains, qui me permettaient d’affronter le monde, ma bouche et mon estomac qui me nourrissaient, mes poumons, mon système circulatoire et le reste des organes régulateurs/distributeurs.
Privé de ses services généraux, des informations qui permettaient au cerveau d’apprendre et progresser, avec des mains et une bouche affaiblis, mais avec des pieds et un trou du cul dotés d’une épaisse couche de graisse, mon physique avait totalement changé, gênant même la prise de nourritures et me créant une véritable crise d’identité. C’est alors que, le printemps venu, je me mis à re-goûter Cannes bleues et Grappe blanche de Clément avec mes amis. Mon cerveau se requinqua et, argumentant, rendit populaire l’abandon de ces pratiques. Se voyant désavoués, mes pieds promirent d’élaborer un Code Ethique et demandèrent à mon trou du cul de décréter jusqu’à 2010 une pause des gavages les plus spectaculaires, espérant que cette annonce calmerait les mécontentements de ceux qui s’étaient fait enfumer.
Ce dernier envoya en toute hâte un collaborateur annoncer un décret moralisateur, afin que l’annonce n’ait pas lieu deux jours plus tard, ce qui nous aurait amené à un 1er Avril. Mais la proximité des dates était trop grande. Chacun comprît alors que ce n’était que le dernier canular podologue.
- La farce qui se prépare sur les paradis fiscaux. Déchiffrages. Un peu sur le même thème: “Le G20, et après ?” sur le blog de J. Attali. Du même ordre que le décret que vient de prendre F. Fillon. Le Monde.
- Le premier rapport du comité de suivi de la Loi LRU. Blog Poolp.
- Plusieurs milliers de manifestants hier à Chatellerault, avec jet d’oeufs, pour accueillir le cirque sarkozien. NouvelObs. Manquaient les chaussures.
- “La main invisible du marché pique dans la caisse”. Slate.
- Après les Présidents des télés et radios publiques, le Président de l’Hadopi sera lui aussi nommé par not’ bien aimé Pwesident. Le Monde. Louis XIV va bientôt nous sembler un démocrate convaincu.