DEPECHE MODE STORY : The singles 81-85

Publié le 31 mars 2009 par Devotionall

DEPECHE MODE STORY Part 5 : The singles 81-85 (1985)




Quatre ans, et déjà une pause / compilation. Quatre albums, et le suivant est donc l’ensemble des singles sortis jusque là, du premier « Dreaming of me » aux deux derniers inédits, présents seulement sur ce disque. Parlons d’eux justement, car on y trouve une pépite et un titre plus embarrassant. Le chef d’œuvre, c’est bien sur « Shake the disease ». Porté par les soupirs d’un Martin Gore en pleine forme ( et plus que jamais dans sa période ambigüe ) et les vocaux graves et menaçants de Dave Gahan, il explose littéralement dans les charts de plusieurs pays, et la vidéo, et ses effets caméra qui pivote autour de son sujet jusqu’au vertige, avec l’impression que tout le décor menace de s’effondrer, reste une des plus belles réussites visuelles à ce jour. A l’opposé, le second morceau, « It’s called a heart » laisse plus à désirer. Jouant à la frontière de la pop et de la musique indu ( fortes percussions electro le long des 4 minutes ) et suivant une mélodie assez syncopée, il réussit à emballer sur l’instant, mais résiste mal à l’usure du temps. Pour ne pas parler de la vidéo un peu ridicule, où Martin en Jupe, et le reste du groupe bien sur, se fraie un chemin à travers un champ de maïs et où apparaissent d’étranges téléviseurs qui ressemblent à des objets de culte. Qui possède une clé de lecture est le bienvenue… La réédition, plus d’une décennie plus tard, sera un tantinet plus généreuse, puisque on y dégustera des versions alternatives ( des mixes présents sur les maxis ) de « Just can’t get enough » ou encore « Any second now », ainsi que la première mouture de « Photographic » présente à l’aube des eighties sur la compilation « Some bizarre ».

On y trouve aussi « Get the balance right », déjà évoqué dans une précédente chronique, mais qui ne figure sur aucun album officiel. Le but de cette compil ? Peut être un bref retour sur une époque, celle de la naissance de la new wave et de l’explosion de la musique par claviers synthétiques, interprétée par les maitres du genre, les Depeche Mode, en évolution stylistique et artistique constante. Quatre ans et quinze singles pour se rendre compte que le son gagne en ampleur, que les timidités des débuts deviennent des hymnes débridés et ravageurs, pour comprendre comment quatre gars à peine capable de sortir des sons décents de leurs instruments respectifs ( enfin trois, puisque Dave se contente de souffler dans un harmonica à ses heures perdues… Enfin deux puisque Fletcher tient plus du business man que du musicien… heureusement que Martin est un as de la composition ! ) ont pu en deux temps trois mouvements s’imposer comme la référence du genre et faire suer sur les dance floors avec des titres mêlant habilement angoisse existentielle et sacralité païenne et hédoniste. Pour info, les bombinettes d’avant 1985 vont devenir, dans nos prochains épisodes, une véritable déflagration… (7/10)