Les Indiens Guarani d’Amérique du Sud ajoutaient à leurs infusions de plantes des feuilles de stévia pour les adoucir. Au Brésil et au Paraguay, on les utilise depuis des siècles en cuisine. En Amérique latine, la phytothérapie traditionnelle considère le stévia comme hypoglycémiant, hypotenseur, diurétique et cardiotonique.
Il a quand même fallu attendre le début du XXe siècle pour qu’on commence réellement à s’intéresser aux stéviosides de la plante, qui possèdent un pouvoir sucrant de 100 à 300 fois supérieur à celui du sucre sans aucune calorie. Les stéviosides font partie de la famille des glucosides, des substances végétales cristallines qui produisent du sucre après avoir été absorbées par l'organisme. Le stevia serait également très riche en antioxydants.
Au début des années 1970, le Japon a interdit l’usage des édulcorants artificiels (aspartame, saccharine) parce que les autorités craignaient leurs effets négatifs sur la santé humaine. Au même moment, un consortium japonais mettait au point une méthode d’extraction des glucosides du stévia. L’État japonais a alors autorisé l’extrait de stévia comme édulcorant alimentaire. Son usage s'est rapidement répandu en Asie et en Amérique du Sud. Il est désormais présent dans quantité de produits agroalimentaires sur ces continents : de la sauce soya aux boissons gazeuses en passant par la gomme à mâcher, les tortillas et les gâteaux de riz.
En 1991, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a statué que le stévia était inacceptable comme additif alimentaire et en a interdit l’importation. Sous la pression des consommateurs et des distributeurs, la FDA a autorisé, en 1995, la vente du stévia (plante brute et extraits), mais seulement à titre de supplément alimentaire et non pas d’additifs ajouté aux produits transformés.
En Europe, le stévia, sous toutes ses formes, est considéré comme un nouvel aliment et doit donc faire l’objet d’une autorisation de mise en marché. Il se pourrait cependant que la situation change, dans la mouvance des autorisations accordées en 2008 aux États-Unis et ailleurs dans le monde.
En décembre 2008, Coca-Cola et PepsiCo ont également obtenu le feu vert aux Etats Unis pour incorporer, dans leurs produits, respectivement le Truvia® et le PureVia®, , des extraits de stevia. Dès que la décision de la FDA a été connue, Coca-Cola a annoncé le lancement imminent de Sprite Green® et de certains jus Odwalla® sucrés avec du stévia, tandis que PepsiCo prévoyait mettre en marché la SoBe Lifewater® sans calorie et un jus d’orange Tropicana réduit en sucre et en calories (Trop50®). Les extraits sont aussi commercialisés par leurs fabricants respectifs à titre d’édulcorant qu’on peut ajouter soi-même aux boissons et aux aliments... enfin aux Etats unis seulement...
Tant Coca-Cola que PepsiCo affirment avoir en main un extrait de stévia purifié sans aucun arrière-goût, dont la qualité et la composition sont constantes. Il semble cependant que l’extrait de stévia se marie bien avec les boissons citronnées, mais que la recette pour le cola ne soit pas encore au point. De plus, les extraits de stévia sont environ trois fois plus chers que les édulcorants artificiels actuellement utilisés dans les boissons gazeuses.
En juin 2008, un comité conjoint de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et de l’Organisation mondiale de la Santé a approuvé l’utilisation de l’extrait de stévia comme additif alimentaire dans les produits transformés. L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont fait de même quelques mois plus tard.
En France on trouvait jusqu'à l'année dernière le stévia sous la marque Guayapi Tropical (poudre de feuilles séchées), dont le pouvoir édulcorant est de 10 à 15 fois plus élevé que celui du sucre. Mais Guayapi tropical a été condamnée en 2005 par l'administration française car le stévia serait une plante dangereuse (bien qu'autorisée par la FDA, et l'administration japonaise).
La logique de l'Europe est que comme le stevia est une plante qui n'existe naturellement dans aucun des pays d'Europe (normal, elle vient d'Amérique du Sud), elle est "inconnue" et doit donc faire ses preuves... Il s'agit de la même réglementation qui s'applique aux OGM, alors que le stevia est consommé depuis des millénaires dans son continent d'origine!
Mais dans le même temps la vente de pieds de stevia (la plante) est, elle, autorisée en France... Aux USA elle avait également été interdite, avant d'être à nouveau autorisée sous la pression des consommateurs (la FDA avait été soupçonnée de favoriser les intérêts des producteurs d'édulcorants de synthèse en la faisant interdire... en France on pense plutôt aux lobby sucriers...)
Vous pouvez d'ailleurs signer la pétition pour l'autorisation à la vente de la stevia sur le site de http://www.guayapi.com/
Et pour vous en procurer en attendant que la france revienne sur sa position, il reste toujours la solution d'en rapporter de vos prochains voyages en Europe ou aux States! A suivre donc!
Source: Passeport Santé, The traditional naturopath