Non il ne s’agissait pas, hier, d’un remake du Docteur Folamour , même si le titre de la dépêche AFP eût fait sourire Stanley Kubrick : Un B-52 a survolé les États-unis armé par erreur de missiles nucléaires. C’était le 30 août dernier.
Prétexte pour rappeler ce que prévoit le droit international – coutumier ou conventionnel – quant à l’emploi des armes nucléaires. Au risque de surprendre, le droit ne prévoit rien, aucune interdiction complète et universelle de la pire des armes connues. Étrangeté que cet oubli.
Pourtant, toutes les armes frappant sans distinction combattants et civils, par exemple, ou encore créant, euphémisme, des maux superflus sont expressément interdites. Alors, pourquoi l’arme nucléaire échappe-t-elle au droit, à l’inverse des armes de destruction massive, chimiques ou biologiques ?
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Le 8 juillet 1996, la Cour internationale de Justice, principal organe judiciaire des Nations Unies, rendait un avis consultatif sur la « licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires ». Les 14 juges de la Cour examinèrent le droit conventionnel en vigueur ainsi que les règles coutumières et la pratique des États concernant les armes nucléaires ; au terme de leur analyse, ils conclurent à l’unanimité que les principes et les règles du droit international humanitaire s’appliquent à l’emploi des armes nucléaires. Ouf. En clair, elle n’est pas interdite mais son emploi, oui.
PS : Et puisque c’est la rentrée scolaire, je suggère d’introduire dans les manuels scolaires ce petit résumé d’Humanité (à apprendre par coeur).
Photo : Hiroshima, 6 août 1945, 8h15 - Montre de Kengo Futagawa qui mourut le 22 août 1945. © Hiroshima Peace Memorial Museum,