Le bon grain de l'ivresse

Publié le 31 mars 2009 par Irene
La hausse vertigineuse du prix du pétrole a eu des effets durables sur le comportement des automobilistes. Remisant plus volontiers leur voiture au garage, ils ont adopté de nouvelles habitudes qui se sont pérennisées. Une nouvelle mobilité se fait jour, en témoigne l’inauguration de Mobiway, le premier centre à proposer, à La Défense, des solutions de déplacements innovantes : transports en commun, autopartage, covoiturage, moto-taxis…
A toute chose malheur est bon, dit l'adage, et seules les vraies crises semblent pouvoir susciter une remise en question. Considérée jusqu’ici comme l’apanage d’une élite, la prise de conscience écologique apparaît désormais comme une alternative possible au marasme économique : elle stimule les innovations technologiques (on sait aujourd’hui exploiter les calories de nos eaux usées pour chauffer des bâtiments). On responsabilise petit à petit le consommateur avec une nouvelle forme d’étiquetage qui traduit l’impact carbone du produit convoité. Consommer durable, c'est le message de cette 6e Semaine du développement durable qui, dès demain, propose quelque 3000 manifestations partout en France. A Angers, des activités seront déclinées tout au long du mois d'avril sur ce thème. A Tours, la 3e édition du Forum du Développement durable aura lieu samedi, avec un village plein de stands situé dans le jardin de la Préfecture (le film La 11e heure de Léonardo Di Caprio y sera projeté).
A Paris, le Salon Planète durable se déroulera du 2 au 5 avril ; l'occasion d'y découvrir, entre autres, la Green Kitchen de Whirlpool, une cuisine futuriste (commercialisée en 2012) qui produit de la chaleur avec le compresseur du réfrigérateur, générant de l’eau chaude pour le lave-vaisselle. Lequel réfrigérateur est muni d’un tiroir qui empêche l’air froid de s’échapper quand on l’ouvre… Dingue !
Méfiance toutefois : le développement durable – censé articuler au mieux l’économique, le social et l’environnemental – est sur toutes les lèvres. Il faut donc séparer le bon grain (bio) de l’ivraie (génétiquement modifiée), traquer le greenwashing, cette tendance à tout verdir pour mieux vendre ou redorer son blason. Ne nous laissons pas griser, donc : séparons aussi le bon grain de l'ivresse !