Vous vous souvenez tous du jeu « Jacques a dit ». Aujourd’hui Capt’ain Europa vous en propose une version mise à jour, modernisée le « Sarkozy a dit » …
Sarkozy a dit « j’ai la banane » aux députés de sa majorité la semaine dernière. Aussitôt, le concours du jeu de mot le plus débile s’est emballé sur la toile, affolant bloggeurs, staffs de campagne, cyber-militants et amateurs des bons mots.
Petit tour d’horizon sélectif -non exhaustif- des perles repérées par Capt’ain Europa
- Gala.fr ouvre le bal et n’a pas peur du lourd : dans un article intitulé « Banana split », Gala dénonce Un nouveau régime qui n’est pas du goût de tous les politiques…
- François Hollande, jamais en panne de bon mot, se rue dans la brèche, et défonce la porte ouverte de la démagogie : le Président a la banane, les Français eux, ont les peaux de banane tous les jours. Après tout, ça ne mange pas de pain.
- Je passe sur le Président « survitaminé », dont on attend plutôt qu’il nous file « la pêche », parce qu’on en a marre d’être les « bonnes poires » de la crise… Et tutti frutti, facile, vraiment.
La critique est aisée mais l’art est difficile ; Capt’ain Europa se lance dans la bataille et attaque : rien d’étonnant à ce que notre Président ait la banane. En effet, n’est-il pas le Président d’une république bananière ? Dans laquelle il est aisé, par exemple, de nommer ses copains à des postes clés. Dans laquelle les ponts n’ont jamais été si étroits entre les pouvoirs, notamment entre le médiatique et le politique.
Démocratie bananière aussi et surtout en Europe, où les élites et dirigeants, Nicolas Sarkozy en tête, n’ont pas peur de faire re-voter les peuples jusqu’à ce que leur vote soit conforme à leurs intérêts.
Souvenez-vous, le 29 mai 2005, les Français et les Hollandais disent Non à la Constitution européenne. Qu’importe, il suffira d’une étincelle pour faire adopter une Constitution Bis, re-liftée – les femmes de plus de 50 ans le font, pourquoi pas une Constitution de plus de trois ans ? – par la voie parlementaire, bien entendu c’est moins risqué ! Ceci étant fait, - traité de Lisbonne adopté par un vote du Congrès en France - il ne manquait désormais plus qu’à attendre l’accord du seul peuple à être consulté, le peuple irlandais. Car l’Irlande est bien le seul pays ayant obligatoirement recours au référendum pour ce qui concerne les affaires européennes. Rappelons ici que l’Irlande avait rejeté le traité de Nice en 2001, contraignant ainsi les élites bureaucratiques à organiser un second référendum, qui vit la victoire du Oui. Rebelote, le 12 juin 2008, les Irlandais disent Non. (Non sans rappeler d’ailleurs un fameux petit village qui résistait à l’oppresseur romain en son temps, grâce à un Capt’ain Europa de l’époque et gaulois). Re-re-belote, voilà qu’on impose aux Irlandais de re-voter.
Alors l’Europe, telle qu’elle marche actuellement tient vraiment de la démocratie bananière et a la Banana Spleen. En attendant le 7 juin et les élections européennes qui pourront voir l’émergence d’une Europe respectueuse des peuples, de ses votes, de ses choix, de ses libertés.