Dans le sombre de la nuit, elle apparaît Majestueuse
Se dressant telle une des plus grandes Reines
Quiconque la regarde, périt sous ses rennes
Elle est là débout, venant des Enfers
Son seul dieu... amant et père
Les Hommes se jettent à ses pieds
Les femmes cachent leur visage,
Se sentant surpassées par tant de beauté
La crainte envahit l’enfant sage
Elle règne en Maîtresse Fidèle et Impur du Mal
Sure de sa captivante luminosité hivernal
Rayonnant sur les pauvres infidèles en péril
Affolés, aimantés par tout ce qui brille
Osez soutenir son langoureux regard !
Osez affronter sa fulgurante puissance !
Dans ses eaux profondes, avec aisance
Elle vous emportera au sein du soupirail
Où vilains et meurtriers, armées de leur dard
Lécheront ses marques sur le portail.
Quand le jugement dernier sonnera son heure
Sa beauté royale ne sera plus que laideur
Une seule voix retentira, sortant des brûlantes flammes
Provoquant déluge et fracas, cyclones, orages et ouragan
Du dieu maudit riant de prendre sa précieuse âme.
Les eaux poussent l’horizon,
Le ciel s’assombrie ne laissant place
A aucuneu infime lueur du jour
On entend un seul cri pour son
Annonçant la prise de l’âge de glace
Ce tumulte effroyable signe son retour.
Les hautes vagues lui servant de trône
La reine Noire avance sure d’elle-même
Laissant deviner un corps brûlant de pouvoir
Les ignobles s’inclinent à son passage
Leurs corps immondes lui servant de filtrage
Son escorte brandit casques et armures
S’arrachant à sa traine le fermoir
Précieux doloris des blasphèmes
La terre entière devient sombre zone
Les murs s'effondrent, immense poussière.
Eprise de ce pouvoir qui l'a rend si fière.
D'un regard dédaigneux, le roi haineux
de sa force serre son nœud
et l'engloutie sans ses eaux profondes
avec sa suite dans une véritable ronde.
Dans ce silence endormi, règne à l'instant
les flots de cette nouvelle existence
Montagnes et vallées englouties en silence
inhalent cet éclat de printemps.
Les racines saines de la terre,
Tels des écrous puissants de la serre
Contrarie ces eaux malsaines,
Dans lesquels l’immonde trahie sa haine,
Guerroyant les épines blanches
Piquant la Reine Noire aux hanches.
De l’infini espace, un puissant faisceau de lumière
Enroule son cœur semblable à un lierre
La renvoyant dans les feux de l’enfer
Où les horribles hurlent une vengeance inassouvie,
Belliqueuse effroyable des vers
Comme un chant mélodieux les pétales des fleurs
Dans leur splendeur soyeuse prennent vie.
Les bourgeons s’ouvrent au jour libéré de sa peur.
La pluie généreuse déverse sa boisson exquise
Gouttelettes d’or des lointaines banquises
Les chaines des esclaves humiliées se délient.
Les apeurés des sombres nuits défilent
Sous les rayons du soleil, ivresse de paix
Plus belle qu’un être de douceur
Dont le visage inspire le bonheur,
Elle voit dans tous les cœurs
La souffrance et les pleurs.
Elle est luminosité du Rayonnement
Dame Blanche, resplendissante du firmament,
Attristée par les complaintes des profondeurs
Donne son amour face à tous ces malheurs
Un épais Halo ocre jaune l’entoure
Ses troupes armées du soleil accourent
Elle semble sortir d’un léger nuage
Descendant du très haut sans ombrage
La compassion se lisant sur son visage
A sa droite et à sa gauche les sages
Lumière de toutes les lumières de la terre
Transcendance absolue du planisphère
Sa demeure un champ de blé pur
La transparence est ses murs.
Une lamentation s’élève du fond des océans.
Un guerrier crie sa douleur des flammes,
Sortante de son sang, infamie des maladies,
Pleurant de son devoir à Dame Noire,
Sorcière impie des maux sans fin.
Le trainant, dans ses noirceurs de désespoir
Ayant pour nourriture ni eau ni pain.
Lui voue corps et âme à l’enchainement,
A la merci des démoniaques amants.
Il pleure en s’arrachant ses limbes souillés
Supplie la délivrance les fers de lance
De le transpercer et de lui rendre grâce.
Dame des cœurs purs de vérité
Entend cette complainte du très fond
Douloureuse musique sans son.
Déverse une fulgurante tornade,
Démolissant le mal de ces implacables façades.
S’enfonçant sans crainte dans cette obscurité,
Laissant un couloir d’espoir à ce malheureux
Le hissant, d’un souffle encore plus puissant,
Vers la salle de gloire des bienheureux.
Lavé des maux, placé au plus haut rang.
D’étranges créatures sorties d’un feu
Hurlant à l’arrachée, intrépides nœuds
Des coulisses volcaniques de l’enfer
Brandissant leurs fourches épineuses
Promettant désespoir et mort certaine
A toutes les âmes de l’au-delà éternelles
Assurant être les seuls divins maîtres
De globe suspendu dans l’univers
Terre soumise à mille vers
La guerre est inévitable, chacun choisit son camp
Dans cet effroyable pêle-mêle des champs
Les cieux volontairement s’assombrissent
Les éclairs en grand nombre jaillissent
Foudres et tonnerres se font entendre
Peupliers brulent, seuls reste des cendres
Les mers se soulèvent dépassant les montagnes
L’heure est venue
L’attaque la plus cruelle peut commencer
Dame Noire empoignant un dard doré
S’élance à la poursuite de l’être au cœur sevré
Les roques des profondeurs animales
Transpercent le chant des sirènes.
Tout sombre, l’issue est fatale.
Gisent les orques de l’arène.
Du fond de l'ombre de nos âmes
Jaillissent des tourments infâmes
Que le coeur refuse et condamne
Leur opposant toute sa flamme.