Tenebras Regina - l'ombre et la lumière

Par Aurore @aurore



Dans le sombre de la nuit, elle apparaît Majestueuse

Se dressant telle une des plus grandes Reines

Quiconque la regarde, périt sous ses rennes

Elle est là débout, venant des Enfers

Son seul dieu... amant et père

 

Les Hommes se jettent à ses pieds

Les femmes cachent leur visage,

Se sentant surpassées par tant de beauté

La crainte envahit l’enfant sage

 

Elle règne en Maîtresse Fidèle et Impur du Mal

Sure de sa captivante luminosité hivernal

Rayonnant sur les pauvres infidèles en péril

Affolés, aimantés par tout ce qui brille

 

Osez soutenir son langoureux regard !

Osez affronter sa fulgurante puissance !

Dans ses eaux profondes, avec aisance

Elle vous emportera au sein du soupirail

Où vilains et meurtriers, armées de leur dard

Lécheront ses marques sur le portail.

 

Quand le jugement dernier sonnera son heure

Sa beauté royale ne sera plus que laideur

 

Une seule voix retentira, sortant des brûlantes flammes

Provoquant déluge et fracas, cyclones, orages et ouragan

Du dieu maudit riant de prendre sa précieuse âme.

 

 

Les eaux poussent l’horizon,

Le ciel s’assombrie ne laissant place

 A aucuneu infime lueur du jour

On entend un seul cri pour son

Annonçant la prise de l’âge de glace

Ce tumulte effroyable signe son retour.

 

 

Les hautes vagues lui servant de trône

La reine Noire avance sure d’elle-même

Laissant deviner un corps brûlant de pouvoir

Les ignobles s’inclinent à son passage

Leurs corps immondes lui servant de filtrage

Son escorte brandit casques et armures

S’arrachant à sa traine le fermoir

Précieux doloris des blasphèmes

La terre entière devient sombre zone

Les murs s'effondrent, immense poussière.
Eprise de ce pouvoir qui l'a rend si fière.
D'un regard dédaigneux, le roi haineux
de sa force serre son nœud
et l'engloutie sans ses eaux profondes
avec sa suite dans une véritable ronde.

 

 

Dans ce silence endormi, règne à l'instant
les flots de cette nouvelle existence
Montagnes et vallées englouties en silence
 inhalent cet éclat de printemps. 

 

Les racines saines de la terre,

Tels des écrous puissants de la serre

Contrarie ces eaux malsaines,

Dans lesquels l’immonde trahie sa haine,

Guerroyant les épines blanches

Piquant la Reine Noire aux hanches.

De l’infini espace, un puissant faisceau de lumière

Enroule son cœur semblable à un lierre

La renvoyant dans les feux de l’enfer

Où les horribles hurlent une vengeance inassouvie,

Belliqueuse effroyable des vers

 

Comme un chant mélodieux les pétales des fleurs

Dans leur splendeur soyeuse prennent vie.

Les bourgeons s’ouvrent au jour libéré de sa peur.

La pluie généreuse déverse sa boisson exquise

Gouttelettes d’or des lointaines banquises

Les chaines des esclaves humiliées se délient.

Les apeurés des sombres nuits défilent

Sous les rayons du soleil, ivresse de paix

 

Plus belle qu’un être de douceur

Dont le visage inspire le bonheur,

Elle voit dans tous les cœurs

La souffrance et les pleurs.

Elle est luminosité du Rayonnement

Dame Blanche, resplendissante du firmament,

Attristée par les complaintes des profondeurs

Donne son amour face à tous ces malheurs

 

Un épais Halo ocre jaune l’entoure

Ses troupes armées du soleil accourent

Elle semble sortir d’un léger nuage

Descendant du très haut sans ombrage

La compassion se lisant sur son visage

A sa droite et à sa gauche les sages

Lumière de toutes les lumières de la terre

Transcendance absolue du planisphère

Sa demeure un champ de blé pur

La transparence est ses murs.

 

Une lamentation s’élève du fond des océans.

Un guerrier crie sa douleur des flammes,

Sortante de son sang, infamie des maladies,

Pleurant de son devoir à Dame Noire,

Sorcière impie des maux sans fin.

Le trainant, dans ses noirceurs de désespoir

Ayant pour nourriture ni eau ni pain.

Lui voue corps et âme à l’enchainement,

A la merci des démoniaques amants.

Il pleure en s’arrachant ses limbes souillés

Supplie la délivrance les fers de lance

De le transpercer et de lui rendre grâce.

 

Dame des cœurs purs de vérité

Entend cette complainte du très fond

Douloureuse musique sans son.

Déverse une fulgurante tornade,

Démolissant le mal de ces implacables façades.

S’enfonçant sans crainte dans cette obscurité,

Laissant un couloir d’espoir à ce malheureux

Le hissant, d’un souffle encore plus puissant,

Vers la salle de gloire des bienheureux.

Lavé des maux, placé au plus haut rang.

 

D’étranges créatures sorties d’un feu

Hurlant à l’arrachée, intrépides nœuds

Des coulisses volcaniques de l’enfer

Brandissant leurs fourches épineuses

Promettant désespoir et mort certaine

A toutes les âmes de l’au-delà éternelles

Assurant être les seuls divins maîtres

De globe suspendu dans l’univers

Terre soumise à mille vers

 

La guerre est inévitable, chacun choisit son camp

Dans cet effroyable pêle-mêle des champs

Les cieux volontairement s’assombrissent

Les éclairs en grand nombre jaillissent

Foudres et tonnerres se font entendre

Peupliers brulent, seuls reste des cendres

Les mers se soulèvent dépassant les montagnes

L’heure est venue

L’attaque la plus cruelle peut commencer

 

Dame Noire empoignant un dard doré

S’élance à la poursuite de l’être au cœur sevré

Les roques des profondeurs animales

Transpercent le chant des sirènes.

Tout sombre, l’issue est fatale.

Gisent les orques de l’arène.

 

 

Du fond de l'ombre de nos âmes
Jaillissent des tourments infâmes
Que le coeur refuse et condamne
Leur opposant toute sa flamme.


AURORE