D'un côté, les Ukrainiens se sentent spoliés de leur auteur, dont la Russie voudrait les départir ; de l'autre, on estime que le débat n'a pas lieu puisque Nicolas a écrit en russe pensé et vécu en russe. Donc il est russe, point barre. Et pour enfoncer le clou, la Russie met au point un téléfilm inspiré de Taras Boulba ; qui sera diffusé sur une chaîne d'État. Histoire de s'approprier un peu plus l'homme et son héritage.
Vladimir Yavorisky, romancier et député - ukrainien - considère que tout cela est bien frivole : s'il fut écrivain russe, son écriture n'en reste pas moins peuplée de l'héritage ukrainien et de son imagerie. Alors la bataille aura-t-elle lieu ? Dans certaines librairies de Kiev, on trouverait des versions accommodées de ses livres, où certaines allusions à « la grande Russie » sont remplacées par « la grande Ukraine ».
Gogol, quel que soit le territoire auquel il se sent appartenir peut bien se retourner dans sa tombe... russe...