"La France n'a pas autant participé que ses voisins européens à la reprise de la zone euro". Le constat de l'OCDE est sans appel. Pire, l'organisation de coopération et de développement économiques a abaissé de 2,2% à 1,8% sa prévision de la croissance française sur l'ensemble de 2007.
Mais il en faudrait plus qu'une révision à la baisse des prévisions de croissance française par l'OCDE, quelques semaines à peine après que l'Insee a fait de même, pour que Christine Lagarde daigne admettre que l'économie française ne va sans doute pas aussi bien qu'elle l'assure depuis sa prise de fonctions à Bercy. Mieux, selon la ministre des Finances "il n'y a pas de raison de changer la prévision annuelle sur la base d'un deuxième trimestre décevant". D'ailleurs l'OCDE ferait selon elle-même mieux de se taire, puisque insulte suprême dans la bouche de celle qui reconnaît vouloir mettre en place un "plan de rigueur" dans la fonction publique, Christine Lagarde la compare à un professeur, mauvais comme il se doit : "c'est un peu comme à l'école : si on vous jugeait à la fin du trimestre, sans vous donner la chance de vous améliorer au troisième trimestre, ce ne serait pas très raisonnable". Au contraire, la ministre assure : "nous disposons de fondamentaux qui sont plutôt encourageants et qui m'amènent à penser que la croissance française aux troisième et quatrième trimestres sera nettement meilleure que lors du deuxième trimestre". Comment oser en douter ???
Et encore l'OCDE prévient que l'impact de la crise des prêts hypothécaires américains, les "subprimes", qui a fait plonger les marchés financiers au mois d'août, n'est pas inclus dans ces prévisions et pourrait entraîner des révisions à la baisse ultérieures. Pas de quoi inquiéter la France puisque Nicolas Sarkozy et François Fillon ont déjà sauver la situation. Le premier en écrivant la marche à suivre à Angela Merkel et au G8 et le second en sermonnant directement les marchés. Sans compter qu'une nouvelle fois l'OCDE démontre toute sa nullité puisque Christine Lagarde l'a déjà expliqué en rentrant de vacances le 24 août : "il n'y a pas de crise des subprimes".
C'est tout de même triste de voir à quel point l'économie mondiale reste sourde aux injonctions et analyses françaises. Peut-être serait-il temps que Cécilia Sarkozy s'empare, en anglais et en Prada, du dossier…