245° L'argent au robinet

Publié le 31 mars 2009 par Jacques De Brethmas

Quelle bien étrange impression pour un Français que de se voir dépassé sur sa gauche par les Etats Unis...

Barack Obama vient de taxer à 90% toute sorte de prime, bonus ou revenu de stock option versés par l'ensemble des entreprises américaines aidées par l'état, -et elles sont nombreuses.

En France, Sarkozy reste cramponné à son bouclier fiscal comme à une médaille pieuse, et se contente de prendre une mesure aux allures d'alibi, ne visant que six entreprises pour une durée de 20 mois.

Même Alain Juppé, le célèbre gauchiste, dans une dépêche AFP du 31 mars, dit « qu'il faudra sans doute aller plus loin que le décret Fillon pour encadrer les rémunérations des dirigeants d'entreprises »....

Souvenons nous que, pendant sa campagne en 2007, Sarkozy prônait l'extension en France du système de crédit immobilier à risque qui a déclenché la crise, et militait ardemment pour la généralisation des stock options. Il n'y a pas qu'aux ouvriers de Gandrange que le leader minimo a menti effrontément.

D'ailleurs, dans la rue non plus, il n'y a pas que les ouvriers de Gandrange et de Continental. On y voit défiler des catégories sociales qui n'avaient pas l'habitude d'arpenter le contestodrome Bastille – République.

Même votre serviteur, habituellement abonné des tribunes, est allé y exhiber sa pancarte pour rappeler que depuis deux ans qu'il est à la retraite, par le truchement magique de la CSG et contrairement à ce qu'on en dit à la télévision, le montant net de sa pension est allé en diminuant...

Au rayon des promesses pas tenues et trahisons diverses, le projet de statut du beau-parent, fleuron du geste démagogique que notre petit timonier voulait concéder aux familles monoparentales et homoparentales qui sont de plus en plus nombreuses dans son empire a été victime d'un avortement tardif...

La droite dure et mystique aux arguments de laquelle notre gouvernement est si attentive l'a fait reculer sur ce point qui, pourtant, figurait également dans ses promesses électorales. Un député UMP, Jean Léonetti, a été chargé d'un groupe de travail officiellement missionné pour concilier les inconciliables dans un domaine où il n'y a pourtant plus rien à concilier: il existe déjà deux millions de familles monoparentales et plusieurs dizaines de milliers de familles homoparentales dont il est urgent de reconnaître tout simplement l'existence...

Et enfin, une petite lecture très instructive:

http://kamizole.blog.lemonde.fr/2009/03/18/deplacement-%C2%ABordinaire%C2%BB-de-l%E2%80%99empereur-sarkozy-en-province-un-vieux-%C2%ABpintadeau%C2%BB-de-la-drome-a-les-boules/

http://bigou93700.canalblog.com/archives/2009/03/23/13042424.html

...et il y en a d'autres. Tapez « déplacement ordinaire » ou « déplacement sarkozy » sur Google pour en apprendre de belles. Après avoir limogé le préfet de la Manche qui n'avait pas su exiler préventivement à Cayenne les citoyens désireux de siffler leur empereur, Nicolas est allé dans la Drôme.

Il existe des TGV avec service minimum, et l'Etat possède des Falcon. Non, c'est en Airbus que le voyage s'est effectué. La gendarmerie locale, épaulée d'effectifs voisins déplacés a grands frais a gardé pendant 12 heures la gare TGV de Chabeuil que le grand précieux n'a pourtant pas empruntée, mais trop voisine des lieux du raoût, ainsi que l'aérodrome de Chabeuil ou le divin aéronef a daigné poser ses roues.

Soixante voitures d'usagers de la SNCF stationnées dans le parking régulier de la gare ont été emmenées à la fourrière, la voie rapide Valence-Romans coupée dans les deux sens, cinq agglomérations bloquées pendant plusieurs heures, tout ça pour un vin d'honneur offert par l'homme qui ne boit pas de vin à trois mille personnes, j'ai bien dit trois mille, le but du voyage étant de visiter l'école de Chatuzange-le-Goubet et la salle polyvalente d'Alixan...

Un hélicoptère Puma (4500€ de l'heure) et un Gazelle étaient mobilisés au cas où, et 1265 gendarmes et leurs 238 véhicules déployés pendant douze heures...

Heureusement que nous sommes en crise et que l'heure est aux économies, sinon ce déplacement aurait pu coûter cher au contribuable...On l'a encore échappé belle...

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