Attention danger ! La situation des jeunes de moins de 25 ans dans l’Hexagone s'aggrave de manière inquiétante. Le chômage des jeunes en France vient d'augmenter de 5 % sur le seul mois de février, et de plus de 25 % sur un an ! Le chômage des jeunes de moins de 25 ans demeure l'un des plus élevés d'Europe avec un taux supérieur à 22%, soit plus du double de l'Allemagne et le quadruple des Pays-Bas. Selon l’office européen des statistiques Eurostat, ce taux était de 17% en moyenne dans les pays de l’Union en janvier.
Pire, selon un information publiée sur le site Mediapart il y a quelques jours, et peu reprise par les médias, une note gouvernementale restée secrète démontre que les jeunes des banlieues seraient les premières victimes de la crise et se retrouveraient brutalement éjectés du marché de l'emploi.
Les chiffres sont éloquents. Le nombre de jeunes inscrits au chômage dans des quartiers défavorisés classés parmi les 700 zones urbaines sensibles (ZUS) a progressé de 57,2% entre janvier 2008 et janvier 2009, et doublé (+104%) pour les diplômés Bac+3 ou plus ! On mesure le sentiment d'injustice et de révolte qui peut saisir ces jeunes sacrifiés par une société qui leur reste largement indifférente. Que les diplômés soient encore plus touchés que les autres ruine les efforts de promotion sociale et de valorisation de l'investissement dans la formation. Il s'agit là d'un signe très grave pour les jeunes des quartiers populaires.
Pourtant, on nous a seriné les oreilles pendant des années sur la promotion de la diversité et de l’égalité des chances dans les entreprises. Mais le naturel revient au galop en temps de crise, les entreprises n'accordent plus d'attention à ces questions et reviennent aux réflexes discriminatoires habituels : le quartier d'origine et la couleur de peau excluent de l'emploi. La crise ne frappe pas tous les français et tous les jeunes de la même manière.
Dans cette épreuve la solidarité est un impératif si l'on veut éviter l'explosion sociale. Plus que jamais, les politiques publiques de soutien dans les quartiers populaires sont nécessaires. Or, l'Etat fait aujourd'hui exactement le contraire. Les jeunes doivent pouvoir attendre de la République qu'elle soit fidèle à ses principes d'égalité et de fraternité. Il en va de l'avenir de notre société et de sa cohésion. La France ne peut sacrifier une partie de sa jeunesse.