Magazine Culture

Adam casse la télé # Semaine n°25

Publié le 30 mars 2009 par Blabla-Series

Edito

C’est la crise. Tout le monde se plaît à le dire. Et du côté des séries, plus que jamais.

En ces temps de disette culturelle, la sériephilie n’a plus le vent en poupe. Se satisfaire des nouveautés d’ABC Family (Roommates) en est la manifestation majeure.
ABC Family, c’est devenu une roue de secours. La chaîne de service, celle qui nous montre qu’outre ses programmes à la American Teenager dépassés, sa politique séries peut parfois relever le niveau d’un NBC bientôt décrépit (Chuck versus The Middleman).

Qui du drama ou de la sitcom est le secteur le plus touché ?

A l’évidence, la comédie, qui crie famine, faute d’histoires amusantes. Preuve en est avec How i met your mother. Une série qui n’a décidément plus la côte et qui enchaîne les épisodes désespérément médiocres.
Finies les saisons à l’ambiance collégienne saucée Friends, l’humour inattendu made Barney et l’intérêt d’une nouvelle grande romance, nouvelle génération (Ted/Robin). How i met your mother préfère dorénavant se caler sur le schéma d’une mauvaise sitcom, triste, dégonflée, à l’odeur d’une vieille soupe, même pas réchauffé. A l’image du dévoué Marshall, même pas affiné.

Pour compenser, les networks semblent miser sur une politique outrancière de cop shows. Parce que seule la puissante firme CSI résiste à la crise. Il paraît.
Las du formatage du genre, on essaie de le renouveler, en lui injectant du cynisme et une bande-son impeccable pour lui donner en vain de l’allure (Life). On copie la formule et on cast Nathan Fillion. Comme pour nous dire que le cop show, ça peut-être pop, ça peut être fun, ça peut-être ABC (Castle).

Pour moderniser le genre, on tente le tout pour le tout, en se payant le luxe d’une star de cinéma (Tim Robbins) pour essayer vainement de noyer le poisson (Lie To Me). Sauf que la crise a la dent dure et que l’échec est inévitable.

Mais contre toute attente, on dégote The Mentalist. Typique, convenu, stéréotypé, académique. La série est donc un succès. Et le monde crie au génie.

Le fin mot de l’histoire, c’est que les cop shows, c’est comme la crise. C’est plus qu’un cycle, c’est un fléau intangible.

Bonne semaine.

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Dimanche 22.03

Breaking Bad (2.03 Bit by a Dead Bee) Moins inquiétant, moins brutal que l’épisode précédent, Bit by a Dead Bee renoue avec l’esprit de la saison inaugurale : une ambiance complexe, une avancée indéchiffrable, un propos unique.

Pour expliquer sa disparition, Walter joue l’aliéné exhibitionniste au supermarché. Pour continuer sur sa lancée, Walter ment à sa famille. Une chose récurrente chez le personnage qui dissimule, par amour, la vérité à ses proches.
Comme à chaque fois, la série parvient à se saisir de la complexité du personnage et brode des répliques d’envergure. Une écriture tirée au cordeau pour couvrir une malhonnêteté qui n’en est pas vraiment une, malgré toute l’empathie que l’on peut ressentir pour le personnage de Skyler. Et avec tout ça, la série sait quand même rendre son propos émouvant.

C’est juste badly brillant. C’est juste Breaking Bad.
(9/10)


Desperate Housewives (5.18 A Spark, To Piece the Dark) Le moment charnière de cette saison, c’était cet épisode. Comme toujours, les évènements précipités étant une marque de fabrique à part entière de Desperate Housewives, le moment camping de Dave Dash, prévu depuis au moins cinq épisodes, s’est avéré avoir l’effet d’un pétard mouillé. Une scène expédiée, réduisant à rien la scène de la forêt, même pas faussement intense (David était supposé assassiner Katherine).

Et les stoylines isolées de nos ménagères botoxées n’ont malheureusement pas relevé le niveau médiocre de l’arc de saison. Entre une Gabrielle délaissée et attachée misérablement au lit, une Bree buniness-woman lunatique et le retour affligeant du duo Susan/Karl, la série s’est laissée aller, venant même à sous-exploiter les atouts comiques que réprésentent Juanito Solis et benjamine.
Demeure une scène finale. Scène qui aurait été inquiétante si les médias n’avaient pas agressivement prévenu le public du départ de Nicolette Sheridan des plateaux de Wisteria Lane. Sans surprise, donc.

(5/10)

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Lundi 23.03

Gossip Girl (2.09 The Grandfather) Du retour aux sources puissance maxi, voilà la mise de Gossip Girl cette semaine. Et le résultat s’est avéré plus payant que la semaine passée.

La love affair entre Chuck le terrible et Blair la garce reprend le devant de la scène dans cet épisode. Cette histoire d’amour impossible, ponctuée par une attitude girouette des deux protagonistes, redonnait un peu de symbole à la série. Tout comme ce cliffhanger de fin, qui, s’il n’est pas facile, a le mérite d’être au moins surprenant.

En revanche, plonger dans l’univers familial de Nat Archibald présentait peu d’intérêt sur le papier. Et dans la série, aussi. La famille étant aussi insipide que le jeune homme, les enjeux liés à sa réussite et démoralisant la pauvre Vanessa étant « plus cliché tu meurs ».

A la surprise générale, c’est l’histoire infantile de Rufus et Lily qui s’est révélée la moins mauvaise. Simple, plutôt rigolote, l’occasion de voir Lily et Serena de manière plus légère. Alors, banco.
(7/10)

Heroes (3.20 Cold Snap) Zeiljko Ivanek est un acteur au charisme d’envergure. Si Heroes en manque cruellement, en revanche, les showrunners ont eu la présence d’esprit de s’approprier celui de leur nouvelle recrue, à l’image de la scène introductive en plan fixe de cet épisode, définitivement prenante.

Il semblerait que Pushing Daisies n’appartienne désormais plus qu’au passé, l’actrice Swoozie Kurtz enchaîne les rôles de guest dans les séries. Après Desperate Housewives, elle incarne habilement la sœur d’Angela Petrelli. Pour le coup, on aurait aimé qu’elle soit plus présente.

Globalement, l’épisode a réussi à maintenir en quasi-haleine le spectateur. Si les storylines n’ont rien de très abouties, en revanche, les scènes sont plus sophistiquées qu’à l’accoutumée (la scène d’ouverture ou encore celle où Tracy glace au ralenti la totalité du parking, elle y compris). Une impression de rigueur agréable pour le spectateur, lui permettant ainsi d’adhérer plus facilement à l’épisode.

Du positif en somme, on ne pleure pas l’absence de Claire et Peter et se réjouit d’avoir également eu un Hiro sympatoche et une Tracy à la storyline convaincante.
(7/10)


How I Met Your Mother (4.18 Old King Clacy) L’épisode a réussi l’exploit de manquer chacune de ses blagues, chacune de ses situations. La série serait-elle écrite avec les pieds ? Les auteurs trouveraient-ils leurs idées humoristiques ailleurs que dans les mauvais épisodes de Seinfeld ?

Avec l’histoire de Ted à la Goliath National Bank ou celle de Robin qui couche avec une star canadienne, c’est à se demander. Et ce qui est triste dans tout ça, c’est que la série, en attribuant à Robin et Barney, des histoires incongrues et conclues à l’emporte pièce, en vient à nuire au capital sympathie de leurs personnages et ça, pour le coup, c’est plutôt révoltant.
(4/10)

Roommates (1.01 series premiere) Annoncé dans l’édito de la semaine, la nouvelle sitcom d’ABC Family, c’est Roommates. Curieusement, la série fait penser à la sitcom pastichée de The Comeback, sauf que pour le cas présent, c’est du vrai, sans pastiche.

La surprise de la série, c’est l’actrice Tamera Morwy, la sister des Sister Sister. Comme la référence est restée gravée dans mon esprit de sériephile très bon public (« go home Roger »), les nombreuses prestations de Tamera dans Roommates se sont avérés plaisantes, avec l’effet d’un souvenir ado un peu décalé.

Pour autant, l’originalité de la série n’a pas son pareil dans le monde sériel. Une histoire d’adultes immatures, quelques répliques foireuses, dominées par des quiproquos amoureux brillants, la série fait fort et pourrait bien devenir la nouvelle référence de Séries Mag. Avec des posters de Tamera, si possible.
(5.5/10)

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Mardi 24.03

Mistresses (2.06 season finale) La vie amoureuse des ménagères anglaises est quand même bien compliquée.

L’une trompe par vengeance son concubin pour qu’il apprenne la leçon du « ne me mens jamais, sinon je couche ».

La seconde défend son amant à sa femme et à l’homme qu’elle aime en le laissant partir à l’Autre bout de la Terre.

La troisième est enceinte et vient de quitter son époux volage, en filigrane, elle hait les enfants. Mais décide de le garder parce que finalement les vergetures, c’est devenu à la mode.

Et la quatrième, dont l’amant est son client, donne à l’épouse, partie adverse, des photos compromettantes d’elle et de son mari, pour qu’elle puisse les utiliser contre ce dernier, en filigrane, pour qu’elle détruise à jamais sa carrière d’avocate.

S’il y a une chose à retenir à propos de Mistresses, c’est qu’il y a beaucoup d’incohérence et d’infidélité au royaume d’Elizabeth. Des erreurs de choix, des tromperies, des regrets, puis à nouveau des erreurs faites par des femmes faussement libérées, plus que dépendantes du sexe opposé. Pas sûr qu’après cette saison mouvementée, faite de hauts et de beaucoup de bas, ces mistresses à la libido effrénée et à la larme facile, aient retenu cette sacrée bonne leçon de la vie : l’intégrité, y’a que ça de vrai.
(6.5/10)


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Mercredi 25.03

Damages (2.12 Look What I Dug Up This Time) Si l’épisode ne faisait pas la part belle aux réactions hystériques époustouflantes d’une Patty furieuse contre Tom et Phil (les deux storylines principales du jour), celui-ci aurait été bien fade par rapport à cette mi-saison révélatrice. Parce qu’à l’exception de ces deux histoires –Patty comprend que Phil a été manipulé par Danny-, -Patty se débarrasse de Tom et est contrainte d’user Ellen pour acheter le juge-, peu d’éléments de fond à se mettre sous la dent. L’épisode préférant poursuivre la piste des tentatives de meurtres avortées sur la personne d’Ellen au sourire enjoliveur. Sans intérêt.

Pas de Claire Maddox, le personnage s’est éclipsé comme une reine dans l’épisode précédent. En revanche, la diabolisation d’un Walter Kendrick continue de faire son effet : le personnage est plus que jamais détestable. Dominic Purcell a assassiné Christine, sa femme. OK. On s’en doutait plus que de raison. Mais finalement, l’épisode nous surprenant avec une vérité-révélation finale qui ne l’était pas au départ et qui a tout pour changer la donne dans cette histoire. L’explication est brumeuse. L’histoire, aussi. Le season finale de la semaine prochaine dissipera le mystère.
(7/10)

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Lost (5.10 He’s Our You) Pour la première fois depuis les débuts de Lost, l’histoire consacrée à Sayid (le personnage sans doute le plus cliché de l’Ile : le terroriste irakien colérique) était bien menée et intrigante.
Après s’être échappé de l’île, Sayid conclut un pacte avec le diable (Ben) et tue tout plein de gens dont on ignore tout. Plusieurs pirouettes plus tard (et une scène intéressante avec l’agent de police), il se retrouve sur l’île, enfermé par les mecs de la Dharma.

Ce qui fait la force de l’histoire, c’est la confrontation entre lui et Ben l’enfant. LE personnage de cette saison 5. Inquiétant et touchant à la fois, ce Ben permet de donner raison au voyage temporel de la série.

Un épisode qui permet de s’immerger encore plus dans l’île à l’époque de la Dharma, son fonctionnement, son peuple et dans cette singulière saison 5, pour ainsi dire. En outre, l’épisode explore la personnalité du personnage le plus prenant de la série : Ben Linus, essentiel à la mythologie insulaire. Du pur show entêtant.
(8.5/10)

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Jeudi 26.03

Grey’s Anatomy (5.19 Elevator Love Letter) On attendait un épisode lacrimable, une dose de faux-suspense, de l’intensité chirurgicale et une bande-son à la Emiliana Torrini. Rien de ça, pour le chapitre supposé haletant de la saison (celui qui décide de la durée de vie d’Izzie Stevens).

Une opération expédiée en deux scènes chrono, des amis soucieux mais distants : Shonda a préféré faire dans l’original et l’inattendu, quitte à être sacrément à côté de la plaque. Parce que, pour l’évènement, le spectateur avait vu son niveau de mièvrerie à la hausse, prêt à pleurer au chevet d’Izzie en compagnie de George et Meredith. Mais curieusement, aucune occasion à cela, une véritable frustration, donc, pour le soap le plus lacrymal de la télé.

En revanche, l’épisode s’est sauvé lui-même du gouffre grâce à la scène d’intro complètement inattendue et forte (une Cristina étranglée) et grâce à la relation entre Derek et Meredith, agréable et redynamisée .
En conclusion, Shonda Rhimes nous a pondu un épisode sympa et attrayant mais qui malheureusement, a mis à mal tout l’intérêt de la storyline d’Izzie.

(7/10)

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Ugly Betty (3.19 The Sex Issue) L’heure n’est plus à la crise chez Mode, retour sur les problèmes existentielles d’une Betty désoeuvrée. Désoeuvrée, et dénuée de sex-appeal, faisant fuir son petit-copain du lit à consommer. (En aparté : en quoi cela était-il un scoop ?).

Comme la série ne va jamais très loin dans la stigmatisation de cette héroïne cruchette (mettre en évidence qu’effectivement Betty n’étant pas très aguichante pour attirer le mâle aurait été vraiment irréprochable), l’histoire s’en tire facilement, avec une explication sur l’état psychologique perturbé du petit-ami parfait. A la mords-moi le nœud.

En revanche, on aura apprécié le retour en force du duo détonnant Amanda et Marc qui se sont improvisés le temps d’une soirée relookeurs cruels. Les répliques cyniques fusent, l’humour vache est à son paroxysme, les gens moches n’ont qu’à bien se tenir. Capiche Betty ?
(6.5/10)


Samantha Who ? (2.10 My Best Friend’s Boyfriend)
Andrea rencontre enfin Tony Dane. Samantha essaie de lui faire comprendre qu’il est gay, sans saboter sa relation. Comme toujours, on invente une tare bitchy à l’ancienne Samantha. Mais Andrea manque de piment, et de mimiques bien senties, ce qui gâche l'histoire.

L’héroïne la joue toujours aveugle sur les intentions de Matt, la série mériterait de se passer de cette poursuite amoureuse un peu soporifique, après deux ans et qui vient à déplorer un vrai manque de fond.

En revanche, les storylines secondaires sont toujours légères et mignonnes à l’image de celle de Dena et de son soldier ou de Regina et ses envies de ruptures. Plutôt originales.
(7.5/10)


Skins (3.10 Final)
Dites au revoir au Skins mièvre et contrefait de l’épisode précédent. Le Skins 100% anglais, 100% trash, 100% pur-alcool est enfin arrivé. Le Skins de l’Angleterre portuaire, post-industrielle, de l’usine désaffectée, du bar dépravé, de la jeunesse ratée, de l’alcool en bouteille plastique et de la chope sale.

Skins ne soigne plus son univers, ni l’allure de ses personnages, devenus des épaves déglinguées (la nymphette Effy est devenue la zonarde trouée aux cheveux gras) et mise pour son final, sur un décor brut et authentique. Le duo Cook et Effy est idéal pour ça.

Une immersion dans l’Angleterre profonde, qui a mauvaise haleine. Dangereuse pour ceux qui, du bout du nez, la respire. Une immersion qui a le mérite de tenir véridiquement son propos. De boucler la boucle : sans choisir l’élu de son cœur mou, Effy nous ébahit. Cette nonchalance, cette maturité (« i don’t know, it’s the only one i’ve got »), cet accord permanent avec elle-même nous impressionne.

Cook, lui, nous émeut, ses daddy issus, bien que stéréotypés, prennent vie à l’écran et cette désolation que l’on ressent n’est qu’empreinte d’une certaine admiration. Cette jeunesse désoeuvrée, c’est lui, le délinquant alcoolique au gros cœur.

Lui, Effy et Freddie forme un triangle amoureux impeccable. Jamais pathétique, jamais simplifié, jamais résolu. A l’image de ce troisième chapitre imprenable. Parfois détestable, dur au toucher et fort-en-bouche. Souvent ajusté et adouci.

Finalement, c’était pas trop mal.
(8/10)

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En brayfe cette semaine, Adam s’est régalé du retour de Samantha Newly et ses copines. Il a un peu fait la moue devant Izzie Stevens, qui n’a pas été si pathétique que prévue. Pour finir, Adam a fait ses au revoir annuels à la jeunesse dépravée de Bristol. En attendant de se désoler de leur retour, l’an prochain.


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