Le gouvernement se devait, durant ce mois de mars, de rassurer les Français au sujet de la crise économique qui est en train de transformer profondément le pays. Il s'est à nouveau éloigné des souhaits populaires dans une dérobade confinant à la bêtise pure et dure.
Les chantiers présidentiels depuis le début de l'année sont morts-nés ou ont bénéficié de la pilule du lendemain (Hadopi ou la réforme des universités ). La fronde au sein même de l'UMP est de plus en plus visible, quelques ténors comme Alain Juppé et Dominique de Villepin refont surface. Les syndicats soit par la force comme en Guadeloupe, soit par la mobilisation comme en France Métropolitaine ont acculé le président à l'Elysée.
Un changement d'époque mal maîtrisé
De 80.000 à 90.000 chômeurs viennent garnir les rangs du pôle-emploi chaque mois. La France se transforme contre son gré pendant que son président travaille l'opinion à rebrousse-poil. Nous sommes en train de vivre un changement d'époque difficile pour les plus faibles tant les conditions du salariat ont été précarisées ces dernières années. Et notre président fait de la résistance idéologique. Le TINA (there is no alternative) présidentiel vient pourtant de prendre subitement un coup de vieux sous les coups de boutoirs de Dominique Strauss-kahn la semaine dernière. L'aisance de l'Homme, malgré quelques contradictions idéologiques, a fait merveille et a visiblement fait mouche dans l'opinion. C'était l'homme de la situation, me suis-je dis en éteignant la télévision.
Las, dès le lendemain, nous retombions dans les travers de ce gouvernement, pétri de postures optimistes pour demain...ou peut-être après demain. L'action présidentielle est incompréhensible actuellement, aucune visibilité ne se décante au fur et à mesure des semaines qui passent.
Je pensais que ce mois de mars se devait d'être décisif pour torde le coup à la loi TEPA venue au mauvais moment, il n'en a rien été.
Sarkozy n'a pas tiré les leçons de ce qui n'a pas marché, il aurait pourtant été relativement facile d'abroger cette mauvaise loi qui reste le talon d'Achille de cette présidence. Il aurait suffit d'invoquer une fois de plus "la crise économique mondiale" pour repartir sur de bonnes bases. Que nenni, un ersatz de décret, contre nature, limitant les stocks-options nous est tombé sur la figure sans crier gare. Le président botte donc à nouveau la "patate chaude" en l'air...pour lui-même un peu plus loin, et sans doute pour un peu plus tard.
Les syndicats appellent à une nouvelle grève le premier mai!
Autant dire que la France en prend pour mois de bal populaire...je n'ai rien contre les grèves mais tout de même. Pourquoi le mode de négociation intransigeant qui a fait merveille en Guadeloupe n'est il pas applicable en métropole ? les syndicats se perdent en tergiversations inadéquates à la situation. Le calice semblait si près...Sarkozy est au bout du rouleau, tout comme son gouvernement, quelques coups de boutoirs répétés et le tour était joué.
Il n'en a rien été, les syndicats se sont drapés de leur unité retrouvée pour mieux festoyer au banquet des notables. Ils en appelaient donc, hier soir, à la responsabilité dans une grandiloquence que l'on ne leur connaissait pas jusqu'à présent. Dans un silence étourdissant, une nouvelle grève unitaire, si dieux le veux, se tiendra donc en place de grève le premier mai de l'an de grâce 2009. L'exécution de vos revendications, de votre enthousiasme y sera effectué conformément à la procédure.
Les syndicats ont-il cédés aux sirènes des sondages? il semble que ce soit le cas. Ils ont donc opté pour une stratégie de la durée, c'est je pense le mauvais choix; mais l'avenir nous dira si ils arrivent à faire bouger la politique économique de Sarkozy.