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Tentative d’essai ou ébauche d’un péplum en vers

Publié le 30 mars 2009 par Corboland78

Les personnages :

DEMETRIUS  gouverneur de l'Ethiopie   LANUS   ministre des finances

POPPEE   sa future femme      PREPUS   ministre de la police

CAIUS  chef des gladiateurs    PUPUS   ministre des armées

CLOPORTE  cuisinier

ACTE I

- Hé! bien Caîus, que m'apprend-t-on,

L'info vient de ton mirmidon :

Tes gladiateurs seraient en grève ?

Rassure moi bien vite. C'est un rêve.

- Ce ne sont que ragots bien sûr.

Mes hommes vivent tellement à la dure,

Qu'ils n'ont guère le temps de penser

A une révolte insensée.

Auraient-ils en tête cette marotte

Que bien vite le cul je leur botte !

Et mon mirmidon, ce nabot,

Tout ce qu'il dit n'est que glaviots.

- Tout sera prêt pour mon mariage?

Je veux dans l'arène un carnage.

- T'inquiète donc pas notre bon maître

Mes hommes dans la gueule vont s'en mettre !

J'ai aussi prévu quelques chrétiens

Qui dans le décor feront bien.

- Fort bien, fort bien. Va mon bon.

- Avé! Je m'en retourne donc.

Caîus, le chef des gladiateurs, sort. Démétrius reste seul et finit de déjeuner.

- Ce jambon n'est pas trop mauvais

Félicitons le cuisinier.

Garde ! Amenez le cuistot !

Que je lui  en touche deux mots.

- Me voici seigneur, me voici.

Que me vaut l'honneur d'être ici ?

- Comment t'appelle-t-on marmiton?

- Généralement «Hé! Ducon!»

- Je parlais de ton patronyme.

- Vos mots pour moi sont des énigmes,

Si c'est mon nom qui vous importe

Sachez que je me nomme Cloporte.

- Hé! bien, Cloporte ta bouffe est bonne.

C'est une fine gueule, que ma daronne,

Tout repose sur toi, Hé ! Ducon

Pour au mariage faire un gueuleton !

- Démétrius, comptez sur moi.

Ce sera un repas de roi.

- N'aie peur, si tu rates ce repas

Mes lions consommeront ton trépas.

 

ACTE II

 

 

Une journée a passé. Démétrius préside un conseil des ministres. Tout le monde est vautré sur de larges matelas. Des esclaves distribuent du vin.

 

 

- Nous sommes tous installés, je pense,

Alors j'ouvre la séance.

Voici quel est l'ordre du jour :

Régulariser mes amours.

- Poppée enfin t'a décidé.

- Ca fera une belle mariée.

- Je suis bien d'accord messieurs

Mais mon plan est plus audacieux.

- L'amour ne t'a pas aveuglé

Tu vois toujours ton intérêt.

- Lanus, toi ministre des sous

En ai-je assez pour faire les fous ?

- Démétrius, de toute façon

Les pauvres et les esclaves paieront.

- J'attendais ce genre de réponse.

Mais, Prépus, ton visage se fronce.

Ministre de la police

Tu peux parler, entre en lice.

- Ton mariage me remplit de joie

Néanmoins j'ai bien peur pour toi.

Mes espions m'informent d'un complot.

Un barbare gonflé de culot

Pourrait de la noce profiter

Et dans la foule t'exécuter.

- Tu as toujours raison, Prépus,

Aussi je compte sur toi Pupus

Ministre de toutes les armées

Pour te joindre à lui et l'aider.

- Il en sera fait comme tu dis.

Rien ne nous échappera, pardi !

Mais tu n'as pas encore parlé

De ton stratagème si futé.

- Exact, Pupus, exact. J'y viens.

Bois une rasade et tiens toi bien.

Vous connaissez la belle Poppée

Je n'vous narre pas mon épopée.

Je l'ai enlevée à ses parents

Alors qu'elle n'était qu'une enfant.

Je l'ai nourrie, élevée, choyée

Maintenant je vais la troncher !

- Mais où est donc ton plan, seigneur?

Nous ne sommes pas des enfants de chœur.

Ce ne sont que ruses grossières

Pour qu'une fois femme, y fourrer l'ver ! ?

- A première vue tu as raison.

Mais l'affaire se corse mon garçon

Quand tu sauras que ma belle Poppée

N'est pas celle que vous croyiez !

Un informateur bien placé

Fait d'elle une bâtarde certifiée,

Son père serait notre César.

- Voilà de quoi nous émouvoir.

- Tu tables sur ce rebondissement

Pour t'en retourner vitement

A Rome, patrie de tes ancêtres ...

- Et si vous ne m'êtes traîtres

Je saurai vous récompenser

Soyez en ici, assurés.

- Je suis avec toi gouverneur!

- Tout le monde te suit, grand seigneur!

- Gouverner l'Ethiopie m'ennuie.

La chaleur et tout c'qui s'en suit

Je laisse cela à mon suivant

Et pars m'installer à Latran.

Quand j'aurai épousé Poppée

La vérité va éclater.

On saura comment le César

Dans sa jeunesse usait son dard !

- Tu veux ainsi le faire chanter?

- Je vais même ainsi le mater!

  Pour s'éviter l'opprobre du peuple

  Des Gaules jusqu'à Constantinople

  Il ne pourra qu'à mes désirs

  Céder ou bien me faire mourir.

- Il y a là un risque certain.

- Laisse-moi finir mon baratin.

César saura bien assez tôt

Que vous faites partie du complot.

En m'attaquant, il vous attaque.

Il devra donc tourner casaque.

- Ca, c'est ton opinion Romain!

- Nous en reparlerons demain.

La séance est levée. Démétrius regagne ses appartements, ses ministres finissent leurs coupes de vin.

 

 

ACTE III

 

- Poppée, ici? Vous m'attendiez?

- Asseyons-nous sous l'amandier.

De nos noces je veux vous parler.

On dit que par là, vous voulez

De César, tirer avantage.

Sont-ce ou non, bavardages ?

- Vous savez mon amour pour vous.

Alors, pourquoi ce vif courroux ?

Je vous ai promis l'avenir

Et m'y attèle sans coup férir.

Etre première dame d'Ethiopie

A votre beauté n'eut suffit.

Je veux vous voir épanouir,

Et des richesses romaines jouir.

Veux-tu te mêler à la cour,

Familière de César un jour ... ?

- Démétrius, toi tu vois loin

Pour moi, pauvre fille de catin

- Malin qui peut lire l'avenir

Et peut savoir son devenir !

ACTE IV

Plusieurs mois se sont écoulés, Démétrius et Poppée se sont mariés en grandes pompes (spartiates à lacets dorés).

Le plan a fonctionné, ils vivent maintenant à Rome et fréquentent assidûment le palais de César.

 

 

- Alors, Poppée, comblée enfin?

Tu fais donc partie du gratin.

Tous tes rêves se réalisent, non ?

Des esclaves et une belle maison

Tu peux venir me remercier.

Donne-moi donc un baiser princier

- Tu vas avoir bien plus encore

Prends cela à travers le corps !

Poppée s'empare d'une dague cachée dans les replis de sa toge et frappe par trois fois le cœur de Démétrius.

Surpris, il ne réagit pas et s'effondre aux pieds de Poppée, sur le marbre du patio. Celle-ci relâche le couteau, enjambe le corps qui tressaute encore et va s'asseoir près d'un bassin, où elle s'essuie les mains.

- Pauvre imbécile audacieux

Tu croyais lire dans les cieux.

En me rapprochant de César

Une chose que tu n'as su voir,

C'est qu'on était du même bois.

Il s'est ainsi vengé de toi,

Quant à moi, je suis sa maîtresse.

Tout le peuple de Rome se presse

Pour voir la femme du plus puissant

Homme, régnant de l'Ouest au Levant !

RIDEAU


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