L'oratorio d'Aurélia

Par Liliba

Victoria THIEREE-CHAPLIN

Le monde d'Aurélia est un monde à l'envers, tout en poésie et plein de trouvailles et d'idées originales. Au début du spectacle, nous découvrons Aurélia petit morceau par petit morceau : elle se cache dans une grande commode tandis que le téléphone sonne et qu'elle ne veut pas répondre. Un pied apparaît, disparaît, puis c'est une main, une autre, une jambe... Aurélia est seule et semble vivre dans son monde à elle, un peu chamboulé, loufoque, étrange. Les objets s'animent, le cerf-volant reste à terre alors qu'Aurélia s'envole, les fleurs sont mises à l'envers dans les vases, la chaise à porteur vous porte la tête en bas, le train électrique lui traverse le ventre, les rideaux s'animent et regorgent de cachettes, les marionnettes manipulent elles-mêmes, le temps file dans un sablier, ou bien est-ce Aurélia elle-même qui s'écoule ?

Ce spectacle extrêmement poétique, truffé de nouveautés, dans le monde fantasmagorique d'Aurélia, ou les métamorphoses et les prouesses physique des deux acteurs s'enchaînent au milieu des gags ne nous a pourtant pas comblés. Je n'ai pas du tout apprécié la musique, à mon goût pas assez gaie et rythmée et j'ai trouvé fatiguant à la longue les courses des acteurs à travers la scène, même si j'ai souvent beaucoup ri ou été impressionnée par les idées scéniques vraiment originales. Manque, je ne sais quoi, un peu de liant, un peu de poésie, je ne saurais trop bien dire en fait, mais toujours est-il que j'ai été un peu déçue, de même que mon mari. Par contre, ma fille a absolument adoré et ri tout au long du spectacle en murmurant "ah Maman, c'est trop drôle, c'est le bazar ici, tout est de travers !".

Spectacle vu au Colysée de Roubaix (as usual, mais je remets le lien pour les curieux... ou les nordistes !)