En allant visiter une copine en Montérégie, je passais près d’un parc où naviguaient dans le ciel plusieurs cerfs-volants. J’eus l’idée d’essayer cette folie un de ces jours. Quelques jours plus tard, je trouvai un magasin offrant ces articles, à prix compétitifs. J’achetai un cerf-volant et un livre sur le sujet. De retour chez moi, je m’empressai d’aller consulter la météo sur le site de météo-média, et décida que la journée parfaite serait le lendemain.
Je me levai très tôt ce matin-là, sachant bien que si je n’y allais pas aujourd’hui, je devrai attendre une semaine complète. Pour me rendre au site en question, cela ne me pris que 25 minutes. La route est souvent déserte le dimanche matin à 6h. Je pris soin de stationner ma voiture près de l’endroit où je voulais effectuer mon expérience. Il n’y avait alors que deux personnes qui s’adonnaient à ce drôle de hobby.
Je calcula une distance suffisante entre eux et moi, puis je commençai mon exercice. Après plusieurs tentative, je réussi à propulser mon engin haut dans le ciel. Mais celui-ci retomba presque immédiatement vers le sol, pour remonter de nouveau. Un jeune garçon me fit sursauter en passant près de moi à la course, en faisant des figures avec son cerf-volant. Son père et sa mère arrivèrent quelques secondes plus tard.
Après que le père m’eût demandé si son fils fût poli envers moi, j’entamai une discussion avec lui. Sa femme se joint à la conversation quelques instants plus tard, laissant à son mari le temps de préparer son jouet. Quelques minutes se passèrent ainsi. Soudainement, nous entendîmes un homme crier à son chien de revenir le rejoindre. Nous nous tournâmes donc en direction de la voie de cet homme, question de nous montrer prudent. Un énorme chien sauta sur la dame en grognant de colère. Celle-ci tomba raide sur le gazon, cherchant à se protéger du chien. Son mari sembla dans un état de choc, immobile, paralysé. Le maître du chien courait au loin pour nous rejoindre, mais le chien continuait son attaque sauvage sur cette pauvre femme.
Je décidai donc d’intervenir. Je pris l’arrière de la tête du chien fermement de ma main gauche. Avec beaucoup de difficulté, je réussi à le soulever. De mon autre main, je poussai le chien vers moi pour dégager la femme qui se trouvait sous ce danois. L’animal lâcha sa proie aussi brutalement qu’il l’avait attaqué, pour changer de victime. À plusieurs reprises il tenta de mordre mon bras dont je me servais pour lui tenir la tête. Il réussi à se dégager en se dressant sur ses pattes arrières, puis un nouveau combat débuta. Après être presque tombé sur le dos, l’animal tenta de me mordre dans le cou.
Il ne s’agissait maintenant plus d’une attaque de chien sur un humain, mais bien d’un combat entre deux animaux sauvages luttant l’un contre l’autre. Pour terrasser le chien, puisque ses pattes avant déchirait mon chandail et ma peau, je lui assénai un coup de point dans la gorge, puis un autre, de toute mes forces celui-là. Par la suite, puisque le chien continuait son attaque, j’essayai de le frapper au museau. Il sembla un moment ébranlé. Mais retourna attaquer la jeune femme, qui venait à peine de se relever.
Son mari tenta tant bien que mal de s’interposer, mais je vis que l’homme avait encore plus peur de ce chien que sa femme pas mal amochée. Je donnai un coup de pied au chien, qui se retourna pour reprendre le combat avec moi. Cette fois je le pris par la peau de la tête, et je commençai à le balancer en tournoyant. Son maître arriva près de moi et tenta de m’arrêter. Je lâchai aussitôt le chien en sa direction. Il réussi tant bien que mal à saisir son chien, qui se retourna contre lui. Mais la peur de son maître sembla apaiser sa rage. Nous nous éloignâmes du chien et de l’homme, et prîmes la direction du stationnement. Le jeune garçon nous y attendait, en pleure.
Le père appela aussitôt les secours, avec son cellulaire. De mon côté, je pris une serviette dans ma voiture, qui devait servir à m’essuyer après mon entraînement, pour l’enrouler sur le bras de la jeune femme près de son épaule. Les secours arrivèrent rapidement et prirent charge de la situation.
Ce fût un périple entre de parfaits inconnus.
** Version abrégée **
2009 © BAxT-Le périple de parfaits inconnus