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Alors que la cote de confiance de Barack Obama baisse, le G 20 prend une portée particulière. Tim Geithner devient le personnage clef du début de mandat de Barack Obama.
Tim Geithner est le personnage clef du début du premier mandat de Barack Obama.
Le dernier sondage de l'Institut Zogby laisse apparaître une chute de 15 points dans la cote de confiance du Président, soit 8 points de moins que la cote de confiance de GW Bush à la même date lors de son premier mandat …
Tout dépend désormais de l'économie. Si la situation continue de s'aggraver sans message visible de sanction contre "l'élite financière", l'opinion témoignera une colère croissante.
C'est là qu'intervient la fonction essentielle de Tim Geithner comme Secrétaire d'Etat au Trésor depuis le 26 janvier 2009.
Tim Geithner est né le 18 août 1961 dans la ville de New York. A la fin de ses études, il a travaillé trois ans pour Kissinger Associates, le cabinet de consultants de l'ancien Secrétaire d'Etat Henry Kissinger.
Il faut attendre 1999 pour le voir entrer dans une Administration Démocrate puisqu'il devient sous Clinton sous-secrétaire au Trésor. Une fonction où il servira Lawrence Summers, aujourd'hui proche Conseiller de Barack Obama.
Il va ensuite travailler pour le FMI comme Directeur de la Politique du Développement qu'il va quitter en octobre 2003 pour rejoindre la Réserve Fédérale de New York. A ce titre, il va travailler pour le premier plan Paulson.
Ce bref rappel de son cursus laisse pointer les facteurs d'actuels griefs.
Tout d'abord, Tim Geithner incarne l'élite financière qui insupporte désormais l'opinion Américaine.
Ensuite, Tim Geithner évolue dans un contexte très controversé. Sur le plan international, les opinions divergent. La Chine comme la République Tchèque viennent d'émettre des avis sévères sur la politique de Barack Obama en matière de relance. Sur le plan intérieur les Républicains ont ouvert la bataille de l'échec et pris date sur l'augmentation de l'impôt fédéral. Bien davantage, au sein même des rangs démocrates, les critiques fusent. Le projet de budget sera au centre de débats très vifs.
Enfin, Tim Geithner évolue au centre d'un dossier imprévisible. Sur le plan international, l'Amérique s'est progressivement forgée une doctrine relativement consensuelle d'ailleurs mise en oeuvre très professionnellement par Hillary Clinton qui procède par petites corrections. En revanche, sur le plan économique, la situation est totalement différente. L'éventail des choix est considérablement plus large. La sensibilité de l'opinion est plus forte. Le Parti Républicain est dans une course au leadership interne qui favorise les surenchères. Parce que l'opinion a le sentiment que la puissance économique Américaine est forte, elle est impatiente dans ce domaine comme si les Etats-Unis pouvaient régler tous les problèmes.
Il est demandé aujourd'hui à Tim Geithner de revenir sur un credo majeur de l'Administration Clinton : reprendre du pouvoir sur la Réserve Fédérale.
Sous l'Administration Clinton, la "Fed" a gagné un statut d'intouchable. Greenspan était devenu un oracle n'ouvrant aucun "droit" à la contestation. De temps à temps, il venait devant le Congrès. Son auditoire l'écoutait dans un silence respectueux et il repartait félicité par chacun pour la clarté de ses raisonnements.
L'autorité politique doit reprendre son pouvoir y compris sur les experts économiques.
C'est à l'aune de cette reconquête que Tim Geithner, et Barack Obama par voie de conséquence, seront jugés.
C'est une tâche considérable et très difficile.
En réalité, le début de mandat de Barack Obama se déroule sur la même tendance que le scrutin de novembre : Wall Street ou Main Street .
Le Président parviendra-t-il à gérer ce choix avec autant d'habileté que le candidat d'hier ?