Papy Courage n’a pas vu le match, Raymond n’a jamais eu peur, les Bleus ont étrillé Carquefou grâce à Ribéry. Pendant ce temps-là, Rodez a gagné et caracole en tête du groupe.
Christian n’aime pas perdre de temps avec des statistiques sans intérêt : “J’ai vu que l’Equipe de France a eu 37 corners depuis l’Euro et 0 but.” Ca ne l’empêche pas de leur donner du sens lorsqu’Evra obtient un corner : “Ah corner, intéressant !”
Coup-franc pour la Lituanie, la France prend un but sur chaque coup de pied arrêté depuis un an. Ca n’empêche pas Christian de profiter de l’occasion pour briller : “J’ai l’impression que c’est là-dessus que la France peut être en danger.” Marignan : 1515, Révolution française : 1789, Mai 68 : 1968.
Alors que Danilevicius, comme tous les joueurs du monde l’auraient fait à sa place, met la balle en touche pour qu’on soigne Diarra, Christian improvise et sort des sentiers battus : “Super, super ce que vient de faire Danilevicius. Très fair-play.” Que pense-t-il des imbéciles qui courrent à côté des vélos sur le Tour de France, du Téléthon, des Enfoirés et des propos du Pape ?
Christian est aussi un peu mystique ou soupçonneux. Lorsque Larqué indique que “le plus dur est fait” après le but, Christian, serviteur éclairé par la confiance divine, prend directement le tout-puissant à témoin : “Dieu vous entende, Jean-Michel.” Une nouvelle affaire VA-OM ?
Larqué, qui dissimule jusque-là assez bien sa détestation de Domenech, se pose une question à haute voix sans sous-entendu : “Pourquoi continuer à jouer avec deux récuperateurs devant une opposition aussi féroce ?” Astorga, toujours prompt à soutenir Raymond, parle de la ressemblance entre un profil offensif comme Vieira et celui d’Abou Diaby : “Diaby est dans les tribunes”, ajoute-t-il.
Coup de chance, à la fin du match, Astorga aperçoit Ribéry. Sa double casquette est trop lourde à porter : journaliste ou président de fan club des Bleus ? Il tranche, au beau milieu de la réponse de Ribéry. “Merci Franck, allez voir les supporters.”
Pas grave, il a eu Domenech. Il savait que les supporters n’en avaient rien à carrer, il peut attaquer, toujours incisif : “Raymond, il s’est passé quelque chose ce soir…” Il avait déjà répondu après la Roumanie en septembre. L’Equipe, elle, avait aimé.
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La Lituanie est-elle la plus faible équipe jamais rencontrée par la France ?
La question est difficile : pas de défense, pas de milieu, pas d’attaque, c’est en effet peu commun. L’Azerbaidjan 1995 ressemblait un peu à ça, Chypre 1988 aussi.
L’Autriche, la Roumanie ou les Féroés, même combat ?
Allons, un peu de mesure. Ces équipes dominent le football mondial depuis déjà plusieurs années.
Le groupe de qualification est-il plus faible encore que pour les Coupes du monde 1990 et 1994 ?
C’est vous qui l’avez dit.
L’état du terrain ?
L’état du journalisme ?
Peut-on vraiment parler d’exploit ?
Effectivement, c’est plutôt bien vu. Réussir à ne mettre qu’un seul but alors que l’on est seul sur le terrain peut s’apparenter à un exploit. Le 0-0 de la mi-temps en est un aussi.
Un match référence ?
Roumanie-France 1995.
Je veux dire, celui-là en était-il un ?
Evidemment, comme à chaque fois que la France ne perd pas, c’est un match référence, puisqu’il n’y a plus de petites équipes. Rappelons que le Liechtenstein n’en a pris que quatre face aux très offensifs Allemands, comme les Luxembourgeois victimes des bourreaux lettons. Et ne parlons pas de Malte, qui a fait mieux que résister, à domicile, contre les égorgeurs danois (0-3).
Comment tous les problèmes français ont-ils pu disparaître en un seul match ?
C’est simple, il suffisait d’une avalanche de buts, d’une ribambelle d’occasions, d’une défense solide face à de redoutables attaquants tueurs et d’huiler un collectif poussif par le passé. Bien sûr, avec une équipe-type de ce calibre, les Bleus partaient avantagés. Contrat rempli.
Sagna pense que les Bleus, après un tel match, vont finir par faire peur. Pense-t-il à l’Autriche, la Roumanie, aux Iles Féroés ou plus logiquement au Luxembourg, à l’Azerbaidjan et à l’Arménie ?
Sagna est loin d’être le moins malin de l’équipe. Son constat est simple, il sait que les tricolores faisaient apparemment déjà peur à la presse et aux supporters. On peut raisonnablement penser que le Brésil, l’Argentine, et l’Espagne sont en état de siège. Nous n’avons pas lu la presse du jour, mais le risque d’émeute serait réel en Italie, aux Pays-Bas, en Allemagne, au Portugal et en Suède.
Une équipe est-elle née samedi ?
La dernière fois, c’était lors de la victoire de légende contre la Roumanie (2-2), l’accouchement est juste un peu long. Souhaitons que le bébé ne soit pas mort-né le 12 juillet 2004.
Domenech a-t-il fait le match parfait ?
Nous n’avons pas encore eu accès aux statistiques. Combien de buts a marqué Luyindula ?
Pierre Ménès dit à propos de Gourcuff que c’est le propre des grands joueurs, dans une période de moins bien, d’être décisif. Gourcuff est donc un grand joueur ?
Ménès dit sans doute parfois des choses justes, mais il les garde souvent pour son cercle privé et c’est tout à son honneur. Gourcuff est revenu au top depuis quelques jours et samedi soir il a fait un bon match. Sa passe décisive est ce qu’il pouvait faire de mieux puisque c’est ce qu’il a fait de mieux. Benarbia n’était pas mauvais non plus. Zidane et Henry marquaient de temps en temps.
Et Ribéry ?
Comme Henry, il n’a rien foutu du match, mais il a pas envie d’être en vacances en juin 2010.
Ribéry, joueur providentiel ?
Rien ne vous échappe. Guivarc’h contre l’Afrique du Sud, Zidane contre le Brésil, Henry contre l’Irlande, Gomis contre la Colombie, Gourcuff contre la Roumanie et maintenant Ribéry face à Lituanie. C’est toujours face à la plus terrible adversité que l’on découvre nos sauveurs.
Domenech a-t-il trouvé sa charnière ?
Joker. Elle n’a pas joué samedi, Mandanda non plus.
Comment peut-on tirer autant d’enseignements positifs d’un match victorieux de façon aussi laborieuse face à une équipe aussi nulle ?
Lyon a-t-il sorti Barcelone ?
D’autres enseignements ?
Toulalan contesté en club est étonnamment apparu très fort. Benzema a perdu beaucoup. Pour la première fois, il n’a pas été le titulaire de Raymond Domenech en attaque alors qu’il est au sommet de son art, qu’il empile les buts. Luyindula à droite ressemble fort à un désaveu pour le caïd lyonnais, chacun sait que c’est son poste de prédilection. Quant à Méxès, il ne semble plus être le chouchou du sélectionneur.
Terminez la phrase suivante : Evra et Sagna…
…ne servent à rien ?
Pourquoi le 8e épisode du Domenech show n’est-il pas encore publié ?
Patientez jusqu’à la surprise de mercredi.