Le gouvernement a présenté mercredi 25 mars, au Conseil National de l’Emploi, le projet d’agrément de la convention du 19 février 2009 relative ŕ l’indemnisation du chômage.
Cette séance avait lieu en présence du Ministre Laurent WAUQUIEZ suite ŕ l’opposition formulée par la CGT et la CGT-FO ŕ cet agrément.
Revenant sur l’impact socio-économique de l’accord, le gouvernement cherche ŕ justifier l’indémontrable ; face ŕ une convention qui s’inscrit dans une philosophie générale consistant ŕ redéployer des droits tout en cherchant ŕ faire le maximum d’économies. Il prétend que la nouvelle convention accroîtrait globalement la couverture des demandeurs d’emploi dans un contexte de crise économique.
Or, l’étude d’impact demandée par la CGT ŕ partir des demandes d’indemnisation présentées au cours de l’année 2007 démontre que si 70 000 chômeurs auraient une ouverture de droits, 168 000 autres verraient leurs droits amputés de 1 ŕ 9 mois.
Répondant aux motifs d’opposition d’ordre juridique, le gouvernement a été contraint de supprimer la clause de réadmission : la durée d’affiliation en cas de réadmission est abaissée de 6 mois ŕ 4 mois ;
C’est un motif de satisfaction pour les salariés notamment les plus précaires, salué largement par les organisations syndicales et « regretté » par l’ensemble des organisations patronales.
Nul doute que la puissance de la mobilisation interprofessionnelle du 19 mars a contribué ŕ peser sur cette décision. Elle a aussi obligé le gouvernement ŕ répondre partiellement aux insuffisances de la nouvelle convention, ŕ travers plusieurs mesures exceptionnelles et ciblées en faveur de certaines catégories de salariés et demandeurs d’emploi.
C’est la preuve de l’efficacité du syndicalisme lorsqu’il est capable de se rassembler malgré ses divergences d’appréciation sur un accord interprofessionnel, sur des propositions communes permettant aux salariés, privés d’emploi et retraités de se mobiliser largement pour des réponses nouvelles face ŕ la crise.
D’autres réponses sont nécessaires face aux attentes des salariés privés d’emploi dans un contexte d’aggravation du chômage.
Pour la CGT, la crise économique accentue la nécessité d’une refonte du systčme d’assurance chômage par la mobilisation de nouvelles sources de financement et par une plus grande responsabilisation des entreprises dans leur gestion de l’emploi. Il faut construire une sécurité sociale professionnelle incluant la garantie pour les salariés privés d’emploi de disposer d’un revenu décent.
Dans l’unité la plus large, les salariés actifs, retraités et privés d’emploi ont donc toutes les raisons de faire monter la pression en direction du patronat et du gouvernement.