Paru le 2009-03-28 11:47:00 | 87 lectures
Royaume-Uni - Les progrès récemment réalisés dans le domaine des analyses ADN, acclamés par les scientifiques comme étant les plus marquants de la décennie, pourraient permettre de relancer de nombreuses enquêtes policières non résolues.
Après avoir prouvé l’efficacité de cette nouvelle technique dans une série d’expériences, les scientifiques peuvent d’ores et déjà l’utiliser pour toutes les affaires graves (viols, meurtres) dans lesquelles aucun coupable n’avait été identifié.
La nouvelle technique appelée "ADN Boost", a été développée par le Forensic Science Service (service de médecine légale). Elle permet aux scientifiques de créer des profils à partir d’échantillons "mêlés", c’est-à-dire qui contiennent des informations génétiques de deux ou plusieurs personnes, trouvés à un même endroit. Auparavant, il était difficile d’analyser ce type d’échantillons.
Un profil est une empreinte génétique propre à chaque individu, qui peut être identifiée à partir de l’analyse de cellules de sang, sperme, salive ou peau. Les échantillons de sang ou de sperme sont rarement mêlés, mais les échantillons prélevés sur les cigarettes par exemple, révèlent souvent la présence d’ADN de plusieurs personnes. Le professeur John Brookfield, expert en médecine légale à l’université de Nottingham, atteste que les chercheurs se sont battus pendant des années pour résoudre le problème d’identification de ces échantillons problématiques.
Aujourd’hui, le FSS a développé un logiciel qui permet d’interpréter les données ADN jusqu’alors trop confuses. Elles peuvent donc alimenter la base, qui contient déjà les données de 4 millions de personnes, permettant d’identifier d’éventuels suspects. Ce qui permettra aux services de police de réorienter leurs investigations.
"Pendant que nous parlons, nos scientifiques parcourent les dossiers des affaires classées. Nous espérons que dans les semaines qui viennent, certaines affaires seront résolues. Nous savons que cette approche scientifique est vraiment sûre et qu’il y a peu de chance d’en tirer de fausses conclusions" déclare Martin Bill du FSS. Il précise cependant que la technique "ADN Boost" ne peut remplacer l’expertise et les interprétations de la police et des médecins légistes pour comprendre comment l’information génétique s’est retrouvée sur la scène du crime.
Après des essais concluants au sein de quatre forces de police (West Yorkshire, South Yorkshire, Humberside and Northumbria), le logiciel est utilisable pour toutes les affaires se rapportant au FSS.