Un trailer pour commencer :
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Les avis de lecture ont fleuri en nombre concernant ce roman de Neil Gaiman... Pour ceux qui seraient passés à côté, voici quelques mots.
Une famille a été massacrée par un individu appelé le Jack. Seul un bébé a pu se sauver en se réfugiant dans le cimetière voisin. L'enfant sera recueilli et adopté par un couple de fantômes, les Owens. Ainsi naquit Nobody Owens, déclaré Citoyen Libre du cimetière, pouvant aller et venir comme bon lui semble, dans un univers peuplé de créatures surnaturelles, imaginaires et folkloriques.Mais la vie à l'extérieur du cimetière intrigue Bod qui grandit, curieux, avide d'apprendre, de se faire de nouveaux amis. Or le dange rôde partout, et le fameux Jack n'a toujours pas renoncé à lui faire la peau !
C'est un roman tout gris, tout noir et tout blanc. Comme le préfigure la couverture française. Un livre qui donne la chair de poule, et en même temps qui mêle l'humour, la tendresse et l'humanité avec brio.
C'est l'histoire d'un enfant orphelin qui s'adresse à d'autres enfants, qui montre l'exploration d'un monde magique, et/ou fantaisiste, et qui raconte aussi l'apprentissage de la vie, avec ses plaies et ses bosses, mais aussi ses émerveillements et ses bonheurs.
Plus que tout, j'ai été sensible à la beauté des personnages, qui nous font oublier la mort, leur nature et l'incongruité de la situation. L'ensemble n'est pas qu'étrange, mais aussi inquiétant et merveilleux. Macabre et poétique, captivant et dangereux, sombre et lumineux.
A la fin du roman, Neil Gaiman nous apprend qu'il est un passionné du livre de Kipling (Le livre de la jungle) et qu'il lui a fallu pas moins de vingt ans pour écrire ce roman ! Ces précisions nous étonnent à peine... L'étrange vie de Nobody Owens est un livre qui se déguste lentement. Personnellement il m'a tenu compagnie durant de longues semaines, non par manque de motivation, mais parce que je trouvais que l'histoire prenait une saveur particulière en s'intercalant dans mes habitudes littéraires et qu'elle réussissait sans problème à s'ancrer dans mon esprit, pas besoin de refeuilleter les pages d'avant pour se rappeler l'histoire.
Une troublante exploration du monde qui sépare les vivants et les morts, avec toute la poésie et l'imagination chères à un grand auteur !
Ce livre a remporté la Newberry Medal 2009.
Illustrations de Dave McKean
Albin Michel, coll. Wiz, 2009 - 310 pages - 13,50€
Traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec
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Rappelons la sortie de CORALINE, l'animation réalisée par Henry Selick. En France : le 10 juin 2009 !
De quoi ça cause ?
La famille Jones vient d'emménager dans une grande maison avec des pièces si nombreuses qu'elles ne peuvent être toutes occupées. Profitant que ses parents soient occupés à travailler sur leurs ordinateurs, Coraline entreprend d'explorer l'endroit. Elle découvre l'existence d'une porte noire fermée à clef et qui s'ouvre sur un mur en briques. Du moins, à la première tentative. Lorsqu'elle choisit de recommencer l'expérience, Coraline fait face à un univers identique à celui qu'elle connaît, avec des parents qui ressemblent aux siens, sauf qu'ils semblent plus disponibles. Petit détail non anodin : ils ont des boutons cousus à la place des yeux.Toutefois ils se montrent aimables et aimants. Prêts à lui offrir tout ce qu'elle désire. Qu'est-ce que cela cache ?
Neil Gaiman, maestro des contes fantastiques, nous introduit dans un doux monde influencé par les oeuvres de Lewis Caroll et même par La famille Addams. L'univers est onirique, savamment inquiétant, et il ne faut pas s'arrêter aux simples apparences, mais traverser le miroir. Dans tous les sens du terme.
Suspense garanti. Ambiance délicieusement noire. Pas bien méchante non plus. Accessible pour les plus jeunes.
Albin Michel, coll. Wiz, 2003 - 152 pages - 10€
Traduit de l'anglais (USA) par Hélène Collon