Marc-Olivier Brouillette : Héros ou zéro

Publié le 30 mars 2009 par Allezlesbleus


On le sait tous, le quart-arrière est l’âme d’une équipe de football, et le cœur et l’âme de l’offensive. Pas une coupe quelconque ne peut se gagner sans l’apport d’un QB de premier plan. Nous avons voulu approfondir le cas Marc-O Brouillette pour évaluer s’il peut nous mener aux plus grands honneurs. QB partant chez les Bleus durant les 3 dernières années, louangé, mais également critiqué pour n’avoir jamais conduit les Carabins hors de la section Québec, voyons un peu son cheminement en statistiques.

Nous le comparerons aussi avec d’autres QB universitaires pour pouvoir bien évaluer ses accomplissements en regard de ses compétiteurs. Promis aux sommets les plus élevés après avoir mené les Cheetahs de Vanier à la finale du Bol d’Or en 2003 et 2005, peut-il rééditer l’exploit, en allant jusqu’au bout cette fois par le biais d’une coupe Dunsmore aux siens

Analysons donc par les stats sa progression des 3 dernières années: Comme toutes statistiques, il faut prendre celles-ci avec un certain recul. Chaque équipe à ses forces et faiblesses et affectent inévitablement les performances de quarts, notamment une forte attaque au sol, ou encore une O-Line déficiente par exemple. Pour l'illustrer, Matt Connell, des Redmen de McGill a gagné le plus de verges par la passe au Canada, mais son équipe a passé au travers une saison d’enfer avec une fiche de 0-8.

Par la passe:


Parties Complétées Tentées %Complétées Verges TD Int

2008 8 133 218 61.01% 1698 10 7

2007 7 74 134 55.2% 934 6 5

2006 7 53 94 56.4% 802 5 5

et par la course:


Parties Tentées Verges Moyenne/course Moyenne/partie TD

2008 8 57 352 6.18 44 4

2007 7 36 167 4.64 23.86 5

2006 7 35 250 7.14 35.71 1


En 2008, Marc-O a terminé au cinquième rang canadien pour le pourcentage de passes complétées et il se classe parmi les meilleurs de sa profession pour le nombre de verges accordées impliquant des sacs.

N’oublions pas que l’an dernier, le receveur de prédilection de Marc-O depuis ses débuts collégiaux, Franck Bruno, a été absent de l’alignement jusqu’au 6e match de la saison. Parmi ses rivaux QB de la division QC, Groulx et César sont dans une classe à part. Dans le cas de Groulx, il cède sa mobilité par un très bon timing et une vision qui lui permet de repérer rapidement son receveur libre. Groulx a été récipiendaire cette année du trophée Hec Creigthon, comme joueur par excellence au Canada. Quitte à dire une hérésie, depuis sa performance ordinaire d’octobre 2006 (où il fut remplacé à la demie par César), nous n’avons jamais été épatés par son comportement « sous pression », une statistique qui n’est pas disponible au football universitaire. Il faut mentionner que son « rideau de fer » l’a, depuis ce temps, protégé plus qu’adéquatement des lignes défensives adverses, lui donnant le temps de mettre en pièce les tertiaires l’affrontant.

Mais Marc-O soutient très bien toute comparaison au niveau statistique avec ses deux autres sérieux rivaux actifs, soit Jean-Philippe Shoiry et Liam Mahoney. Shoiry ayant triomphé de Brouillette au Bol d’or de 2005 (son troisième Bol D’or d’affilée, dont deux comme QB impliqué), était promis à un avenir de super-vedette du haut de ses 6’ 4". Il n’est jamais parvenu à distancer Charles St-Martin comme partant des Verts, devant à chaque année « prouver » son poste de #1. Seul Liam Mahoney, un habile porteur de ballon (il a débuté chez les Piqueurs de Concordia à titre de retourneur de botté), affiche au sol, des chiffres plus impressionnants que Marc-O, mais est devancé dans toutes les statistiques de passeurs.

Cependant, nul n’est parfait… à de multiples reprises, lorsque Marc-O est sous pression, il baisse la tête et part vers l’avant avec le ballon, au lieu de faire un jeu optionnel (passe au demi sortant du champ arrière ou a un receveur revenant vers lui, etc..). Étant donné ses grands talents de porteurs de ballon, il s’en remet souvent (trop?) à lui-même pour effectuer le jeu au 2e essai avec 5-6-7 verges à gagner.

De plus courant comme un vrai RB, il fonce beaucoup trop la tête baissée, recherchant le contact, au lieu de glisser les jambes à l’avant ou de sortir des lignes une fois le premier jeu réussi. Ça démontre une belle volonté de gagner, mais les risques de blessures sérieuses pourraient être couteuses pour les Carabins

Nul ne doute qu’à la veille d’entreprendre sa 4e saison, Marc-O ne peut plus prétendre être encore au niveau de l’apprentissage de base, il doit prendre en main l’offensive et s’assurer de pouvoir mener positivement l’offensive des Bleus face aux défenses les plus coriaces de la LFUQ. Il doit poursuivre sur l’erre d’aller entrepris lors du crucial match contre Bishop au dernier match de la saison régulière (avant de s’effondrer face aux vents chinookiens de Qc city) et enfin de devenir « L’élu » qui nous permettra de sortir de notre division…

Photos courtoisie de Dom Bernier