Dans les premières réactions que j’ai pu entendre, évidemment, certains crient au scandale, à la schématisation, à la stigmatisation de la banlieue... Tous les gamins ne sont pas comme ça ! Il se passe des choses dans les établissements de banlieue sans que les enseignants en viennent à braquer leurs élèves pour se faire écouter...
Néanmoins, le film me paraît juste parce que, justement, le cadre qu’il a choisi dépasse le cadre de la banlieue et prend une valeur de symbole. Derrière la jupe et sous la « dentelle » des sourires salivés, il y a toute la question des corps qui s’expriment au collège. Des corps qui se cherchent et s’affirment dans le malaise et parfois la provocation.
Car l’établissement scolaire est le lieu du regard exagéré. Rien n’échappe à l’œil et à la critique souvent méchante, sournoise en tout cas. C’est l’un des thèmes de mon nouveau livre, et j’y reviendrai autrement, c’est promis.
Autre aspect, dans le film, l’enseignante revendique les valeurs laïques. En cours, et dans l’ensemble des matières, nous avons pour mission de brandir devant nos élèves le fameux étendard des « valeurs citoyennes ». Que savent-ils encore de l’Islam, de la Bible, de la rencontre des cultures et de la vie en société ? Qu’est-ce que le
nazisme ? Le génocide ? Si peu de choses en somme, sinon les clichés, et les clichés ont la vie dure... A suivre.